Pas un film français n'aura fait couler autant d'encre en France que La Vie d'Adèle. Un peu plus de trois semaines après sa sortie française, le long métrage d'Abdellatif Kechiche a depuis longtemps quitté l'Hexagone, qui en mai dernier, lui offrait une Palme d'or très convoitée. Après le continent nord-américain et quelques polémiques essuyées dans un essaim de bonnes critiques, La Vie d'Adèle s'est envolé, sans Léa Seydoux, en Europe, avec des passages par la Grande-Bretagne et l'Italie. La suite des aventures se déroule en Russie, où le cinéma français est très apprécié.
Adèle Exarchopoulos, héroïne portée aux nues grâce à une performance ébouriffante de naturel devant la caméra de son "Abdel" Kechiche, était au côté de son metteur en scène. Devant le public russe, la jeune Française, angélique et divine, a charmé l'assemblée. Les deux complices ont été accueillis par Kirill Serebrennikov, directeur du Gogol Centre de Moscou où se déroulait l'avant-première du film, ainsi que par Sam Klebanov, directeur général de Kino Biez Granitz.
En France, La Vie d'Adèle s'est logiquement fait dépasser par les grosses machines hollywoodiennes que sont Thor et Gravity. Alors qu'Abdellatif Kechiche s'est fendu sur Rue 89 d'une tribune assassine destinée "à ceux qui voulaient détruire La Vie d'Adèle", le film a tout de même attiré dans les salles plus de 750 000 spectateurs. Aux États-Unis, il recueille autant de bonnes critiques que Gravity et 12 Years A Slave, les deux grands favoris aux Oscars 2014. Sortis dans quatre salles, il s'est offert un démarrage autour des 100 000 dollars de recettes, soit l'une des meilleures moyennes par écran.
Toujours au coeur de la polémique autour des différentes déclarations, de techniciens comme de Léa Seydoux, Abdellatif Kechiche avait fustigé cette dernière, ainsi que ses anciens producteurs, Jean-François Lepetit et Marin Karmitz, et enfin Auréliano Tonet, le chef du service culture du Monde pour son enquête "calomnieuse". Si les trois autres concernés sont restés muets, le quoditien avait souhaité rectifier le tir, assurant que l'enquête avait été menée selon les règles déontologiques du journalisme, et qu'il n'avait en aucun cas descendu, ou pire, détruit, La Vie d'Adèle. Nul doute que d'ici aux prochains César où le film devrait être nommé, il fera encore jaser.