La Vie d'Adèle ne fait pas couler de l'encre qu'en France. Aux États-Unis, entre une interdiction en salles qui fait grand bruit et une nouvelle présentation remarquée du film au 51e New York Film Festival, le long métrage d'Abdellatif Kechiche interpelle.
Abdellatif Kechiche veut une suite
Les presque trois heures que dure le film n'auront suffi à combler les attentes du pointilleux cinéaste. Comme le laisse entendre l'ultime scène du film, La Vie d'Adèle pourrait avoir une suite, Abdellatif Kechiche ne balaye d'ailleurs pas cette suggestion. "Je ne pouvais pas faire un film de 20 heures, donc oui, j'aimerais y revenir et continuer, dans un monde idéal", a-t-il confié sans savoir comment des chapitres 3 et 4 pourraient être mis en scène, ni quand.
Le réalisateur, qui confiait il y a peu que son "film [avait] été sali" par les polémiques, a également assuré qu'une autre version du film (avec un peu moins d'une heure en plus des 2h59 actuelles) étaient dans les cartons. Pour Adèle Exarchopoulos, qui accompagnait son metteur en scène à New York, s'exprimant dans un bel anglais, une suite est également envisageable : "J'aime le fait que l'on ne sache pas ce qui lui arrivera ensuite, et qu'elle puisse également exister dans l'imagination et l'esprit des gens. Si on trouve le chapitre suivant de sa vie, pour sûr", elle rempilera. Mais Abdellatif d'ironiser : "J'ai pas dit que je reprendrais la même actrice."
En l'absence de Léa Seydoux que l'on n'a plus vue depuis que la polémique a été relancée en septembre dernier après Toronto, Abdellatif Kechiche a choisi d'éviter de se montrer dur à nouveau à l'égard de sa seconde muse. "Pour Léa, je n'ai pas vu beaucoup d'actrices, répond-t-il lorsqu'on lui demande si le casting a été simple. Sa personnalité et son vécu correspondaient au personnage." Léa Seydoux joue une jeune artiste-peintre lesbienne, issue d'une milieu plus bourgeois et dont la relation avec la jeune lycéenne Adèle est le fil conducteur du film.
Interdit dans l'Idaho
La Vie d'Adèle interpelle, choque, émeut... une chose est sûre, le film ne laisse clairement pas indifférent partout il passe. Déjà interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis, il a été interdit dans l'unique salle de cinéma art et essai de l'Idaho, État du nord-ouest du pays, du fait de la législation en vigueur. The Flicks, nom du cinéma en question, sert en effet de l'alcool à ses clients et doit à ce titre se soumettre à une loi très stricte sur les films qu'il peut ou non projeter dans ses salles.
Selon cette loi (Idaho Code 23-614), les films représentant des "actes sexuels réels ou simulés incluant masturbation, sodomie, bestialité, sexe oral, flagellation ou n'importe quel autre acte sexuel" sont interdits. Le texte comprend également "les personnes se faisant caresser ou toucher la poitrine, les fesses, l'anus ou les parties génitales".