Les personnes en situation de handicap sont trop souvent peu présentes sur nos écrans. Les associations de défense s'en émeuvent, le déplorent et le dénoncent. Toutefois, cette tendance navrante a un pendant réjouissant : les oeuvres qui ont le courage d'aborder le sujet rencontrent des succès aussi incroyables qu'inattendus.
En 1996, le film Le Huitième Jour, mettant en scène Pascal Duquesne, le comédien belge atteint de trisomie 21 avait attiré plus de 5 millions de spectateurs. Mais l'immense surprise était survenue en 2011 avec Intouchables, d'Eric Toledano avec Omar Sy et François Cluzet qui avait réalisé le carton absolu en rassemblant plus de 50 millions de spectateurs dans le monde. Le P'tit truc en plus d'Artus n'en est pas là, et n'atteindra sans doute jamais de tels sommets, néanmoins, la réussite de ce long métrage au budget modeste, un peu plus de 6 millions d'euros contre 10 millions pour Intouchables, est stupéfiante et les revenus qu'elle va générer s'annoncent déjà extraordinaires tant les chiffres du film affolent les compteurs.
La plupart des longs-métrages réalisent leurs meilleurs scores au cours des premiers jours ou dans les 2 ou 3 premières semaines d'exploitation. Pas celui d'Artus, dont la constance de la fréquentation étonne. Il a réalisé un peu plus d'un million d'entrées la première semaine après sa sortie le 1er mai, à peine un peu moins d'un million la deuxième, 1,3 million la troisième, 1,1 million la quatrième et encore 1,2 million la suivante. Bilan : après cinq semaines à l'affiche, le film a déjà fait vendre 5,8 millions de tickets. À titre de comparaison, le dernier volet de la Planète des Singes a fait 900 000 entrées la première semaine, puis 630 000, puis 270 000, 230 000 etc... À ce stade, cette création hexagonale se hisse à la 23ème place mondiale en termes de recettes pour cette année, derrière Back to Black. Et il dépasse déjà de loin Astérix et Obélix : l'empire du Milieu de Guillaume Canet, plus gros succès français en salles depuis la crise sanitaire liée au Covid, malgré les critiques terribles qu'il avait essuyées et qui n'avait attiré "que" 4,6 millions de spectateurs malgré son budget dix fois plus important.
"Et encore, les ventes à l'étranger (Où il devrait s'intituler "A litlle someting extra",) les futures et l'on imagine innombrables diffusions télés à venir, de même que celles sur les plateformes n'ont pas encore été comptabilisées, fait remarquer à Purepeople un professionnel du secteur qui n'a qu'un mot : Ce sera la poule aux oeufs d'or." Un chiffre en atteste déjà, celui de sa rentabilité. Calculée par le portail professionnel jpbox-office.com, elle est déjà évaluée à 897% ! Grâce à ses faibles coûts de fabrication, le long-métrage a déjà rapporté plus de 50 millions d'euros. "Attention, nuance un producteur auprès de Purepeople, sur cette somme, les salles prennent la moitié et les financiers vont aussi se servir. Mais tout de même pour la production, c'est le jackpot, à commencer par Artus."
Le comédien du Bureau des Légendes, passé par l'émission Danse avec les stars dans laquelle il ne s'était pas fait que des amis, possède une triple casquette sur le film Un p'tit truc en plus. Il en a écrit le scénario. Il l'a réalisé. Et il joue dedans. Autant de sources de revenus pour lui. Toutefois, selon le site économique L'Informé, ces rôles différents ne vont pas l'enrichir tant que ça, du moins dans un premier temps. En tant que comédien, d'après confrères, il va devoir se partager une enveloppe de 100 000 euros avec les autres acteurs, nombreux, parmi lesquels Clovis Cornillac et Alice Belaïdi qui du fait de leur notoriété ont sans doute un cachet conséquent. Son scénario original lui a rapporté 50 000 euros. Enfin, il a facturé à la production 95 000 euros pour réaliser son film. Des gains jusque là plutôt modestes pour cette industrie.
Artus percevait en outre 0,5% sur chaque entrée jusqu'à ce que le film atteigne son seuil d'amortissement. Et c'est là que cela devient intéressant pour celui dont le poids corporel semble être inversement proportionnel au poids financier... Car le produit, bien sûr, est déjà largement amorti. Selon nos confrères du site économique, il fallait pour ce faire qu'il franchisse la barre des 2,2 millions d'entrées. Sur tous les tickets vendus après, Artus ne va plus prendre 0,5 mais 4% ! Bilan, il aurait déjà gagné 425 000 euros. Une somme rondelette... qui ne va faire que grandir. Selon des experts consultés par L'Informé et au vu de la fréquentation qui ne faiblit pas, certains estiment que le film fera 9 millions d'entrées. Le portefeuille de son réalisateur grossirait alors à hauteur d'un millions d'euros ! De quoi exulter et se faire faire ce tatouage, raté, en l'honneur du film.
Mais le succès du film ne devrait pas s'arrêter là... Déjà diffusé en Belgique, en Suisse et au Québec, on pourra bientôt s'émouvoir devant les aventures de ses protagonistes en Espagne et en Italie où un remake serait même déjà prévu. Sur les tickets, vendus à l'étranger, Artus touchera encore un pourcentage de 0,5% et sur les droits de remake, jusqu'à 10%. Autant dire qu'avec tout ce qui est encore à venir, le film promet d'offrir à ses concepteurs et plus particulièrement à son héros, un gros truc en plus !