Dans sa robe Elie Saab couleur menthe, Bérénice Bejo arpentait le tapis rouge de la cérémonie des Oscars avec un regard malicieux et un sourire immense. Celui d'une actrice française qui vit le rêve de participer à la remise de prix la plus prestigieuse du cinéma américain, en défendant le film The Artist. Muette et sublime dans ce long métrage, elle a retrouvé la parole pour évoquer son rôle aux médias du monde entier. Libération a recueilli ses impressions, "devant son thé, une étudiante diaphane, sans maquillage et passablement enrhumée de surcroît, faisant dix ans de moins que ses 34 ans", mais aussi "causante, énergique et enjouée".
Deux jours avant les Oscars, Bérénice Bejo reçoit le César de la meilleure actrice, un trophée qu'elle a brandi fièrement, en clamant, les larmes aux yeux : "Je le voulais vraiment." Un prix qui vient sacrer sa performance, elle qui a bien souvent été dans l'ombre de l'omniprésent Jean Dujardin durant sa carrière. Ambassadrice de l'élégance française sur le continent américain, elle n'a pas eu le droit à la même couverture médiatique et, surtout, elle n'a pas eu sa place dans la catégorie meilleure actrice, se retrouvant "reléguée" dans la catégorie seconds rôles malgré un rôle d'importance égale à celui de son partenaire masculin dans The Artist. Dans le portrait que lui consacre le quotidien, elle assure qu'elle a accepté cette place "sans déception", une stratégie menée par l'influent producteur Harvey Weinstein, distributeur du film qui ne voulait pas que Bérénice soit en concurrence avec la Dame de fer Meryl Streep, actrice d'un autre des longs métrages estampillés Weinstein. Libération précise que : "Harvey Weinstein n'est pas tout à fait un salopard puisqu'il a payé à la petite famille des billets de première pour se rendre aux Oscars."
The Artist est un projet qui trottait dans la tête de Michel Hazanavicius depuis des lustres et quand il présente le scénario à celle qu'il a dirigée dans OSS 117 et qui est devenue sa compagne, celle-ci s'exclame : "Même le chien a un rôle plus important que le mien !" L'écriture a continué pour finir par devenir une "lettre d'amour de Michel à sa femme", dira le producteur Thomas Langmann. Peppy Miller la place au sommet, qu'importe les Oscars, elle s'est imposée et grâce à son anglais avec un touche d'accent français - perfectionné durant son séjour de deux ans dans le pays pour être avec son compagnon de l'époque -, elle peut prétendre à des rôles aux Etats-Unis, en comptant sur les services de l'agence qui assure les intérêts de Penélope Cruz, Michelle Williams, Kate Winslet ou encore une certaine Marion Cotillard. Elle pourra aussi se remémorer les paroles bienveillantes de l'oscarisée Meryl Streep : "Aucune actrice n'est assurée d'avoir un rôle comme cela une fois dans sa carrière." Pour le moment, on sait qu'elle tourne Au bonheur des ogres avec Raphaël Personnaz et Emir Kusturica, et retrouvera son bien-aimé pour un remake transposé à l'époque actuelle des Anges marqués.
Les projecteurs placés au-dessus de la jolie tête de Bérénice Bejo permettent aussi de revenir sur son parcours. Celui d'une enfant d'Argentine dont la famille fuit la dictature alors qu'elle n'a que 3 ans. "Son père arrête le cinéma qu'il pratiquait dans une veine surréaliste et la mère se reconvertit dans l'immobilier", écrit Libération. L'amour pour le septième art sera néanmoins bien transmis à leur fille. Elle se lance dans le théâtre, participe à des courts-métrages, puis vient le prophétique Meilleur Espoir féminin de Gérard Jugnot. Parmi ses prestations post-César du meilleur espoir, on trouve La Captive de Chantal Akermann "qui lui a laissé des souvenirs pénibles (on ne saura pas lesquels)", écrit Libération. Dans 24 Heures dans la vie d'une femme, adaptation de Stefan Zweig par Laurent Bouhnik, elle se livre à son amant sans lui offrir son regard. Le magnétisme de Bérénice Bejo est indéniable.
Le retour en haut de l'affiche et du box-office se fera avec OSS 117 : Le Caire, nid d'espions. Elle rencontre le réalisateur Michel Hazanavicius et ils tombent amoureux. Ensemble, ils auront deux enfants, Lucien et Gloria. D'ailleurs, malgré l'admiration que le couple porte à Cassavetes et à son film Gloria, le prénom de leur fille est un hommage à Gloria Swanson, star du muet. Révélateur.
Bérénice Bejo : Pas d'Oscar mais une vie d'Artist au sommet
Publié le 29 février 2012 à 14:21
Bérénice Bejo aux Directors Guild Awards en janvier 2012© Abaca
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