Bérénice Bejo le 24 juin 2012© Abaca
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Voilà déjà plus d'un an que The Artist, présenté au Festival de Cannes, a provoqué un buzz immense qui a résonné jusqu'en Amérique. Des mois intenses pour le réalisateur Michel Hazanavicius, le producteur Thomas Langmann et les deux acteurs principaux, Jean Dujardin et Bérénice Bejo, qui ont touché les sommets avec les cinq Oscars obtenus en février dernier. L'euphorie est retombée, chacun reprend le cours de sa vie, tout en gardant un souvenir ému de ce marathon. Bérénice Bejo, actuellement voix de Merida dans le dessin animé Rebelle, se confie pour le magazine Madame Figaro.
Une année bien remplie, donc, pour Bérénice Bejo, alias Peppy Miller dans The Artist. Certes, les projecteurs étaient souvent braqués de façon plus intense sur son partenaire, mais elle n'a pas vécu avec moins de passion l'aventure de The Artist : "J'avais accouché d'une petite fille que j'ai dû laisser à Paris au bout de dix jours pour retourner à Hollywood. Ces événements s'entremêlent." Elle souligne avec quelle gentillesse le réalisateur Michel Hazanavicius, qui est aussi le père de ses deux enfants, continue d'accepter toutes les demandes d'interviews et les autographes, ajoutant qu'il lui arrive, à elle, d'en refuser : "Je l'avoue, j'ai besoin de prendre l'air." D'ailleurs, elle évoque une phrase qu'elle ne peut plus supporter de prononcer en interviews : "'Dans The Artist, je parle, sauf que vous ne m'entendez pas'. Cette phrase-là, je peux la prononcer à l'envers, en anglais, en espagnol, elle me rend folle."
Dès le début de la campagne pour les Oscars de The Artist, Bérénice Bejo avait avoué être un peu déçue d'être nommée dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle, alors que son personnage a autant d'importance que celui de Jean Dujardin, alias George Valentin. Elle explique sans détour la stratégie qui avait été mise en place : "Harvey Weinstein, le distributeur du film en Amérique, a choisi pour moi la catégorie 'second rôle' parce qu'il y avait déjà Meryl Streep et Michelle Williams en meilleure actrice. [...] J'ai laissé faire, même si j'aurais bien aimé affronter Meryl Streep. Au final, ce n'est pas si grave et cela m'a permis de travailler mon ego." Elle accepte de la même façon l'attention très importante dont a fait l'objet Jean Dujardin : "En France, la presse a mis Jean en avant. Le public le connaît et l'adore. Il fait vendre des magazines." De toutes façons, Bérénice Bejo n'est pas dupe et sait bien que tout va vite à Hollywood : "Vous n'êtes que le parfum du mois."
En France et grâce à son César de la meilleure actrice, elle a gagné en influence : "Jusque-là, je faisais ce métier sans déranger ni prendre une trop grosse place." Elle en profite au passage pour revenir sur son discours de remerciements lors des César : "Je me suis mal exprimée lorsque j'ai dit que 'ce César, je le voulais.' Oui, la dernière semaine, j'avais envie de l'avoir. Mais mon 'je le voulais' signifiais plutôt : merci, merci de me le donner, parce que je le reçois vraiment." Bérénice Bejo n'a pourtant pas à se justifier d'avoir été enthousiaste, voire presque soulagée, de recevoir une récompense méritée, après être restée, des semaines durant, dans l'ombre de Jean Dujardin.
Tant de chemin accompli par celle qui a été révélée dans Meilleur Espoir Féminin en 2000. Elle se souvient, comme un signe prémonitoire, de ce long métrage de Gérard Jugnot : "Je jouais une comédienne qui tourne un premier film : le générique utilisé est celui de Mes amis, le premier long métrage de Michel. Il s'était dit : je travaillerai un jour avec cette petite. Cette petite a grandi." Viendra son rôle dans OSS 117 : Le Caire nid d'espions, qu'elle a failli refuser, persuadée de ne pas être assez bonne, jusqu'à ce qu'elle réalise en lisant le scénario qu'elle avait les mêmes références que celui qui deviendra son compagnon : "Ma vie de femme a commencé avec OSS. Et professionnellement, Michel m'a donné ma chance." Elle fait bien de suivre son instinct. Il devrait lui être bénéfique aussi cet automne dans Populaire avec Romain Duris : "J'ai six scènes en tout, mais je peux vous assurer que je m'en suis emparée."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Madame Figaro du 9 août
Une année bien remplie, donc, pour Bérénice Bejo, alias Peppy Miller dans The Artist. Certes, les projecteurs étaient souvent braqués de façon plus intense sur son partenaire, mais elle n'a pas vécu avec moins de passion l'aventure de The Artist : "J'avais accouché d'une petite fille que j'ai dû laisser à Paris au bout de dix jours pour retourner à Hollywood. Ces événements s'entremêlent." Elle souligne avec quelle gentillesse le réalisateur Michel Hazanavicius, qui est aussi le père de ses deux enfants, continue d'accepter toutes les demandes d'interviews et les autographes, ajoutant qu'il lui arrive, à elle, d'en refuser : "Je l'avoue, j'ai besoin de prendre l'air." D'ailleurs, elle évoque une phrase qu'elle ne peut plus supporter de prononcer en interviews : "'Dans The Artist, je parle, sauf que vous ne m'entendez pas'. Cette phrase-là, je peux la prononcer à l'envers, en anglais, en espagnol, elle me rend folle."
Dès le début de la campagne pour les Oscars de The Artist, Bérénice Bejo avait avoué être un peu déçue d'être nommée dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle, alors que son personnage a autant d'importance que celui de Jean Dujardin, alias George Valentin. Elle explique sans détour la stratégie qui avait été mise en place : "Harvey Weinstein, le distributeur du film en Amérique, a choisi pour moi la catégorie 'second rôle' parce qu'il y avait déjà Meryl Streep et Michelle Williams en meilleure actrice. [...] J'ai laissé faire, même si j'aurais bien aimé affronter Meryl Streep. Au final, ce n'est pas si grave et cela m'a permis de travailler mon ego." Elle accepte de la même façon l'attention très importante dont a fait l'objet Jean Dujardin : "En France, la presse a mis Jean en avant. Le public le connaît et l'adore. Il fait vendre des magazines." De toutes façons, Bérénice Bejo n'est pas dupe et sait bien que tout va vite à Hollywood : "Vous n'êtes que le parfum du mois."
En France et grâce à son César de la meilleure actrice, elle a gagné en influence : "Jusque-là, je faisais ce métier sans déranger ni prendre une trop grosse place." Elle en profite au passage pour revenir sur son discours de remerciements lors des César : "Je me suis mal exprimée lorsque j'ai dit que 'ce César, je le voulais.' Oui, la dernière semaine, j'avais envie de l'avoir. Mais mon 'je le voulais' signifiais plutôt : merci, merci de me le donner, parce que je le reçois vraiment." Bérénice Bejo n'a pourtant pas à se justifier d'avoir été enthousiaste, voire presque soulagée, de recevoir une récompense méritée, après être restée, des semaines durant, dans l'ombre de Jean Dujardin.
Tant de chemin accompli par celle qui a été révélée dans Meilleur Espoir Féminin en 2000. Elle se souvient, comme un signe prémonitoire, de ce long métrage de Gérard Jugnot : "Je jouais une comédienne qui tourne un premier film : le générique utilisé est celui de Mes amis, le premier long métrage de Michel. Il s'était dit : je travaillerai un jour avec cette petite. Cette petite a grandi." Viendra son rôle dans OSS 117 : Le Caire nid d'espions, qu'elle a failli refuser, persuadée de ne pas être assez bonne, jusqu'à ce qu'elle réalise en lisant le scénario qu'elle avait les mêmes références que celui qui deviendra son compagnon : "Ma vie de femme a commencé avec OSS. Et professionnellement, Michel m'a donné ma chance." Elle fait bien de suivre son instinct. Il devrait lui être bénéfique aussi cet automne dans Populaire avec Romain Duris : "J'ai six scènes en tout, mais je peux vous assurer que je m'en suis emparée."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Madame Figaro du 9 août