Les accusations de viols portées à l'encontre de Bill Cosby ne sont pas sans conséquences sur l'image de la star du petit écran. Outre ses shows annulés, le comédien a vu son étoile du célèbre Walk of Fame être vandalisée, quand d'autres plaignantes continuent de se faire connaître auprès des médias.
"Violeur"
Jeudi 4 décembre au soir, l'étoile de Bill Cosby était vandalisée, le mot "violeur" étant écrit plusieurs fois dessus comme on peut le voir sur les photos du DailyMail. Si les traces ont été rapidement effacées, le symbole est fort. La Chambre de commerce de Hollywood, qui gère le Walk of Fame, a rappelé le principe de présomption d'innocence dans un communiqué, et a appelé à ne plus abîmer cet endroit légendaire de Los Angeles : "Quand les gens en veulent à l'une des célébrités que nous avons honorées, nous aimerions qu'ils projettent leur colère de façon plus positive, au lieu de vandaliser un monument de l'état de Californie."
Nouvelles révélations
Cette affaire survient alors qu'une vingtaine de femmes sont sorties du silence pour accuser le créateur du Cosby Show de les avoir agressées et violées, souvent selon le même scénario. Bill Cosby les aurait droguées tout en leur faisant boire de l'alcool avant de les violer. Ce vendredi, une nouvelle victime présumée s'est confiée sur la chaîne CNN. P.J Masten a expliqué qu'elle avait été violée en 1972 par Bill Cosby à Chicago alors qu'elle travaillait en tant que serveuse habillée en Playboy Bunny. Selon elle, il l'aurait droguée en lui offrant un verre de Grand Marnier dans son hôtel. Vers 4 heures du matin, elle se serait réveillée sans le moindre souvenir, "nue dans un lit, avec des bleus partout. Il était à côté de moi, et je me suis faufilée hors du lit. Je me suis rhabillée, (...) j'ai pris un taxi et je suis rentrée chez moi". Elle a insisté sur le fait qu'il était "un violeur en série" et qu'elle connaissait d'autres femmes victimes elle aussi de Bill Cosby : "Il y a 12 anciennes Bunnies que je connais, qui ne veulent pas parler parce qu'elles ont honte, peur, qu'elles sont mariées, mais qui ont aussi été droguées et violées par Bill Cosby."
A l'époque, elle s'était plainte à sa supérieure qui lui avait conseillé "de la boucler" car "Bill est le meilleur ami de Hugh (Hefner, fondateur du magazine Playboy, ndlr), personne ne va te croire".
Enquête de police
La Playboy Mansion, propriété du magnat de l'érotisme, aurait d'ailleurs été le théâtre de viols, comme le clame Judy Huth. Mardi, elle déposait plainte au civil, expliquant avoir été violée à l'âge de 15 ans par le comédien à la Playboy Mansion. Puis c'était au tour de Bill Cosby de déposer une plainte contre elle, demandant à ce que la plainte soit retirée. Il accusait Judy Huth d'avoir tenter avec l'aide de son avocat de lui soutirer 100 000 dollars, puis 250 000 dollars après que d'autres accusations aient été portées à son encontre. Selon lui, la plainte ne peut-être recevable du fait de la prescription des faits. De son côté, la plaignante expliquait n'avoir découvert que récemment que ses problèmes psychologiques étaient liés au traumatisme du viol. Ce qui, selon la loi, lui permet de déposer plainte, malgré la prescription. La contre-attaque de Bill Cosby ne s'est pas faite attendre, puisqu'il a assuré qu'elle avait tenté de vendre son histoire à un tabloïd il y a 10 ans, sans succès, démontant ainsi la plainte.
Or, vendredi soir, Judy Huth se rendait auprès des services de police de Los Angeles pour raconter son histoire. Elle était à cette occasion accompagné d'une nouvelle avocate, Gloria Alldred, qui avait proposé un drôle de marché à Bill Cosby deux jours avant, et le rapport de police qu'elle a rempli devrait déclencher une enquête, comme l'avait confié la veille le chef du LAPD. Charlie Beck avait en effet déclaré la veille que la police pourrait enquêter sur toute allégation de crime sexuel même prescrit.
"Judy et moi sommes venues rencontrer les détectives du LAPD pour demander une enquête sur M. Cosby. Nous enjoignons aussi d'autres [victimes potentielles de Bill Cosby] à se rendre au LAPD et à leur demander d'ouvrir une enquête", a déclaré lors d'une conférence de presse improvisée Gloria Alldred. Si la plupart des faits étaient prescrits et permettaient donc à Bill Cosby d'échapper à toutes poursuites ou investigations, ce nouveau tournant pourrait bien changer la donne.