La terrible agression de Kim Kardashian à Paris remonte à bientôt quatre mois. Alors que les auteurs du braquage dont a été victime la starlette américaine de 36 ans ont été arrêtés et mis en examen, Le Monde a pu consulter l'audition du cerveau de l'opération. Il s'agit d'Aomar Ait Khedache, un homme de 60 ans surnommé "Le Vieux".
Après avoir d'abord nié toute implication dans l'affaire, déclarant qu'il "voyait pas ce que c'était" et qu'il n'en avait "pas entendu parler", l'agresseur est passé aux aveux, livrant les détails de l'organisation du braquage au fil de ses 96 heures de garde à vue.
C'est en se faisant questionner sur son ADN retrouvé sur des serflex (liens en plastique) ayant servi à ligoter Kim Kardashian que "Le Vieux" a senti que l'étau se resserrait peu à peu. "Je ne comprends pas. (...) J'ai travaillé énormément sur des voitures ; il y a eu une période où j'ai vécu chez les gens du voyage. (...) J'ai aussi fait de la rénovation dans des appartements ; ce sont les seuls endroits où j'ai pu me servir de serflex", a-t-il tenté de se défendre, avant d'avouer qu'il n'aurait jamais imaginé que l'affaire prendrait une telle ampleur.
Déjà condamné en 2010, Aomar Ait Khedache a ainsi confié aux agents de la BRB (Brigade de la Répression du Banditisme) : "C'est parti sur une histoire de... une histoire à très basse échelle. Une agression qui a pris une escalade. Je ne sais plus quoi dire."
Sans jamais citer ses complices, prenant soin de ne pas révéler leur identité, "Le Vieux" a avoué avoir été aidé par une source très proche de Kim Kardashian - vraisemblablement le chauffeur -, qui l'informait de ses déplacements et lui communiquait des "renseignements très précis". Le braqueur a déclaré avoir trouvé beaucoup d'indications sur Internet, notamment sur les bijoux de la femme de Kanye West. "L'affaire proprement dite était donnée sur Internet, avec tout. Les bijoux présentés sur Internet, précisant qu'elle ne portait pas de faux bijoux. Qu'il n'y avait pas de faux, les horaires quand elle venait en France (...) Il suffisait de regarder sur Internet pour tout savoir, absolument tout", a-t-il confié.
L'agression de la starlette américaine ne présentait, a priori, aucun danger. "Ce n'était pas un gros vol à main armé. Il suffisait de neutraliser le veilleur de nuit et d'accéder à la chambre (...) J'ai tout de suite été emballé. C'était une affaire très simple. Ça n'était pas un truc violent. C'est pas un braquo quoi", pensait "Le Vieux".
Ce dernier a ensuite décrit le déroulement du braquage, qui s'est déroulé selon lui "en douceur". "On lui prend les bijoux. (...) On la prend. La personne qui est avec moi l'a attachée sur le lit je crois (...) Et je l'ai posée dans la salle de bain. On est redescendu", a-t-il détaillé, précisant : "Mais on n'a pas exhibé d'arme devant une femme." Ce qui contredit la version de Kim Kardashian, qui disait avoir été victime d'un vol sous la menace d'une arme.
C'est bien à Anvers, en Belgique, que les bijoux de la reine des réseaux sociaux se sont envolés, pour être fondus. "Pour que les bijoux ne soient jamais reconnus, on a pris la décision, en commun, de les faire fondre. Une des personnes parmi nous s'en est occupée. Il est revenu avec des barres (...) En tout, il devait y avoir huit cent et quelques grammes, ce qui a donné un montant de euh... 25 ou 28 mille, un truc comme ça", a assuré M. Khedache.
Quant à la magnifique bague offerte à Kim Kardashain par Kanye West en août 2016 - un diamant de 20 carats de la joaillière Lorraine Schwartz estimé à 4 millions d'euros -, elle n'a pas été fondue. "Il y a une personne qui l'a", a assuré "Le Vieux" aux enquêteurs, ajoutant : "Tout le monde a eu peur de vendre, parce que c'est une pierre qui est repérable." Une déclaration synonyme d'espoir pour Kim Kardashian ? Pourra-t-elle revoir sa sublime bague un jour ?
Lors de son audition, le chef de l'opération a fait une autre révélation de taille : une première tentative de braquage avait été organisée mais s'était soldée par un échec. "Une première fois, elle est venue ; tout était prêt pour la recevoir, a expliqué M. Khedache. Mais il y avait trop de monde autour d'elle."
Le braquage aura finalement eu lieu dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016.
Olivia Maunoury