Pour la soirée du 19 mai, l'animation sur le tapis rouge du palais des festivals de Cannes était assurée par l'équipe du film La Piel que Habito. Ce long métrage de Pedro Almodovar est présenté en compétition pour la palme d'or et nous offre les retrouvailles entre le cinéaste espagnol et l'acteur Antonio Banderas.
Dès son arrivée au festival de Cannes, le héros du Masque de Zorro s'est plongé dans l'ambiance fiesta. Que ce soit pour la promotion du Chat Potté, ou pour le photocall de La Piel que Habito, il semble habité d'une énergie inépuisable. Sur le tapis rouge, Antonio, sans son épouse Melanie Griffith, est plus calme, mais ne manque pas de glisser un peu de son esprit festif et charmeur. Il s'autorise ainsi à faire la "chenille" avec ses partenaires !
Autour de l'acteur se distinguent Elena Anaya, remarquée en France dans Mesrine et dans A bout portant. Sa beauté et la finesse de ses traits sont mis en valeur par une longue robe bustier noire et brillante, très glamour ! Elle fait sensation avec Marisa Paredes, habituée de l'univers d'Almodovar, Blanca Suarez, Jan Cornet et Jean-Paul Gaultier. Ce dernier, créateur de mode fameux, ne joue pas dans le film mais a signé quelques des costumes du film.
Le thriller La Piel que Habito est un thriller, adaptation de l'oeuvre de Thierry Jonquet (Mygale) qui raconte l'histoire d'un éminent chirurgien esthétique, le docteur Robert Ledgard, qui se consacre, depuis que sa femme est morte, à la création d'une nouvelle peau grâce à laquelle il aurait pu la sauver. Douze ans après le drame, il réussit à cultiver une peau qui est une véritable cuirasse contre toute agression. Outre les années de recherche et d'expérimentation, il faut aussi à Robert un cobaye, un complice et une absence totale de scrupules...
Le cinéaste Almodovar, prix du scénario pour Volver en 2006 et du prix de la mise en scène en 1999 pour Tout sur ma mère, a retrouvé Antonio Banderas après ving et un an de séparation. Ils ont tourné ensemble dans Le Labyrinthe des Passions, Matador, La Loi du désir, Femmes au bord de la crise de nerfs et Attache-moi. Ce nouveau long métrage, dont la mise en scène virtuose a été remarqué, permettra-t-il à Almodovar de récolter enfin la Palme d'or ?
Pour expliquer son travail, le réalisateur a déclaré : "J'ai voulu travailler à la manière de Fritz Lang et j'avais même envisagé un temps de filmer en muet et en noir et blanc. Mais finalement, j'ai voulu faire mon film à moi, d'un genre un peu indéfini. [...] Mon film peut ressembler parfois à de la science-fiction mais c'est déjà en partie la réalité, avec les expériences transgéniques et le décodage du génome humain. Heureusement que dans nos sociétés, de tels travaux sont bien encadrés par les lois sur la bioéthique". Difficile de ne pas penser aux Yeux sans visage de Georges Franju en lisant l'histoire de La Piel que Habito, et Almodovar revendique cette influence.
Antonio Banderas a déclaré : "Pedro m'a interdit de sourire pendant tout le tournage. Je l'ai joué à l'économie, et ce n'est qu'au fur et à mesure qu'on s'aperçoit à quel point il est tourmenté." Cette performance explique peut-être pourquoi Antonio s'est lâché depuis sur le festival, plein de joie et de grands sourires !