Carole Bouquet revient pour la troisième saison des Hommes de l'ombre, série de France 2 dans laquelle elle joue l'épouse du nouveau président socialiste. Pour TéléObs, elle offre aussi son regard sur sa carrière et notamment ses débuts à 19 ans dans Cet obscur objet du désir, mais aussi sur son expérience en James Bond Girl.
Carole Bouquet n'a pas 20 ans lorsqu'elle tourne pour Luis Buñuel dans le culte Objet obscur du désir en 1977. Elle se souvient de la sortie de ce film sulfureux : "On ne m'a pas sollicitée une seule fois pour une interview. Vous imaginez la même situation aujourd'hui ? J'aurais fait la couverture des magazines de mode dans le monde entier. On m'aurait demandé mon avis et, à 19 ans, je n'en avais pas. Mais j'aurais parlé tout le temps, partout." Elle se réjouit aussi de ne pas avoir connu dans sa jeunesse l'ère des téléphones qui enregistrent et diffusent tout sur les réseaux sociaux : "Comme j'ai fait toutes les bêtises possibles à cet âge, ils auraient sans doute entravé ma liberté de l'époque... Je n'aurais pas aimé qu'on me filme à la sortie du Studio 54." Au début des années 1980, elle a rencontré le producteur Jean-Pierre Rassam, aussi brillant que fêtard d'après ses amis de l'époque. Il est le père de son fils Dimitri, lui aussi devenu producteur. Avec Francis Giacobetti elle a eu un autre fils, Louis, né en 1987.
Quelques années plus tard, en 1981, elle est choisie pour jouer la James Bond Girl face à Roger Moore dans Rien que pour vos yeux. Elle avait déjà raconté son expérience, précisant qu'elle ne s'était "jamais autant ennuyée" sur le tournage. Elle revient sur le sujet pour TéléObs et notamment sur la promotion de ce blockbuster pour lequel elle n'a assisté qu'à l'avant-première du film à Paris : "Qu'est-ce que j'aurais raconté ? Que j'avais envie de faire autre chose, que je piétinais d'impatience à jouer du Racine ?" Elle avait toutefois été briefée par Albert Broccoli, producteur historique de la saga, mais en vain : "J'avais dit, un jour, à un journaliste qu'il n'y avait aucun mérite à tourner un film pareil. Comme Roger (Moore) était trop vieux pour crapahuter, et que les cascades ne m'amusaient pas, nos doublures faisaient tout à notre place. Je sais très bien mentir, encore faut-il que j'en aie envie. Il valait mieux que je me taise."
Ce n'est pas pour autant que Carole Bouquet dénigre les récentes James Bond Girls, et pour cause : "Aujourd'hui, ce serait différent, je pourrais davantage jouer sur ce que le public attend désormais d'une James Bond Girl : faire preuve d'humour, etc. Mais, en 1981, tout le monde se fichait éperdument du rôle joué par les femmes dans ces films."
Si la comédienne est critique sur l'exercice de la promotion, elle ne refuse pas pour autant d'en faire : "J'ai mené ensuite la carrière que je voulais. Et, dans ces conditions, ça la fout mal de ne pas défendre les films que vous avez tournés. C'est souvent très fatigant, comme à Cannes où les journalistes se succèdent toute la journée pour vous interviewer pendant dix minutes..."
Un passage obligé qu'assure Carole Bouquet qu'on est en tout cas ravi de retrouver en forme, après un printemps 2016 marqué par des soucis de santé qui l'avaient conduite à annuler des représentations de son spectacle Dispersion en avril. On l'attend aussi dans la peau d'une tueuse dans la série policière La Mante.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine TéléObs du 13 octobre
Les Hommes de l'ombre, sur France 2, le vendredi sur France 2