Charles Berling le 15 avril 2011 à Paris© Abaca
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Pour évoquer un souvenir dans les pages de Paris Match, le comédien Charles Berling a choisi un instant particulièrement violent qui l'oppose à une personne qui lui est chère. Il se souvient de l'année 1993 et du festival d'Avignon, lors d'une représentation qui sera à jamais inoubliable pour lui.
Eté 1993, il joue au festival d'Avignon la pièce Le Bavard de Louis-René des Forêts. Vers la fin de la pièce, il prend à partie les spectateurs avec une question à laquelle, normalement, personne ne répond. Sauf ce soir-là. Une voix s'élève : "C'est très mauvais. [...] Ce texte est complètement idiot. [...] Il peut même parler pendant des heures si ça se trouve.... Il parle, il parle, mais à moi, il ne me parle plus." Cette voix est celle de sa mère avec qui il a coupé contact depuis un an, depuis qu'elle avait levé la main sur sa femme de l'époque, Sophie (il est actuellement en couple avec Virginie Coupérie-Eiffel). Une femme dont il connaît l'impulsivité - "elle s'était tirée dans le bras pour faire diversion et cacher à son père qui la battait qu'elle fréquentait un garçon" - et ainsi, il avait décidé de quitter les lieux avec sa femme et leur bébé, Emile, aujourd'hui jeune comédien.
Face à sa mère et sur scène, Charles Berling se raccroche à son texte et réussit à la faire taire. Le public jubile à la fin de la pièce, mais ses jambes se dérobent : "Je suis KO." Dans les coulisses, le metteur en scène le félicite et, sans le savoir, traite l'intruse du public de folle : "Cette folle, c'est ma mère. Si tu répètes ça, je te défonce la gueule."
Charles Berling se confiera à ses frères et soeurs (ils sont six dans la fratrie) et osera appeler sa mère pour avoir des nouvelles. Elle expliquera sereinement avoir simplement voulu répondre à sa question sur scène. Un affrontement qui est finalement un parmi tant d'autres. Il se souvient : "Adolescent, je l'ai même poursuivie avec une hache dans notre jardin." Le dialogue a donc repris. Jusqu'à sa mort. Au mois de septembre 2011, l'acteur publiera Aujourd'hui, maman est morte (éditions Flammarion), où il révèle le destin singulier de cette femme. Au mois de mars 2010, c'est son père que Charles Berling perdait.
Le héros de Ridicule, protagoniste du film censuré au Liban Beyrouth Hôtel, s'apprête à sortir son premier album, Jeune chanteur, le 6 février.
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le magazine Paris Match du 5 janvier.
Eté 1993, il joue au festival d'Avignon la pièce Le Bavard de Louis-René des Forêts. Vers la fin de la pièce, il prend à partie les spectateurs avec une question à laquelle, normalement, personne ne répond. Sauf ce soir-là. Une voix s'élève : "C'est très mauvais. [...] Ce texte est complètement idiot. [...] Il peut même parler pendant des heures si ça se trouve.... Il parle, il parle, mais à moi, il ne me parle plus." Cette voix est celle de sa mère avec qui il a coupé contact depuis un an, depuis qu'elle avait levé la main sur sa femme de l'époque, Sophie (il est actuellement en couple avec Virginie Coupérie-Eiffel). Une femme dont il connaît l'impulsivité - "elle s'était tirée dans le bras pour faire diversion et cacher à son père qui la battait qu'elle fréquentait un garçon" - et ainsi, il avait décidé de quitter les lieux avec sa femme et leur bébé, Emile, aujourd'hui jeune comédien.
Face à sa mère et sur scène, Charles Berling se raccroche à son texte et réussit à la faire taire. Le public jubile à la fin de la pièce, mais ses jambes se dérobent : "Je suis KO." Dans les coulisses, le metteur en scène le félicite et, sans le savoir, traite l'intruse du public de folle : "Cette folle, c'est ma mère. Si tu répètes ça, je te défonce la gueule."
Charles Berling se confiera à ses frères et soeurs (ils sont six dans la fratrie) et osera appeler sa mère pour avoir des nouvelles. Elle expliquera sereinement avoir simplement voulu répondre à sa question sur scène. Un affrontement qui est finalement un parmi tant d'autres. Il se souvient : "Adolescent, je l'ai même poursuivie avec une hache dans notre jardin." Le dialogue a donc repris. Jusqu'à sa mort. Au mois de septembre 2011, l'acteur publiera Aujourd'hui, maman est morte (éditions Flammarion), où il révèle le destin singulier de cette femme. Au mois de mars 2010, c'est son père que Charles Berling perdait.
Le héros de Ridicule, protagoniste du film censuré au Liban Beyrouth Hôtel, s'apprête à sortir son premier album, Jeune chanteur, le 6 février.
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le magazine Paris Match du 5 janvier.