Christophe Dominici laisse un grand vide après sa mort tragique survenue dans l'après-midi du mardi 24 novembre 2020 au Parc de Saint-Cloud, sublime écrin de verdure très prisé du public situé dans les Hauts-de-Seine. L'ex-ailier de 48 ans, joueur du Stade Français et de l'équipe de France, se serait donné la mort depuis le toit d'un bâtiment de la caserne Sully, actuellement inoccupée avant l'installation du futur musée du Grand Siècle. Un témoin l'aurait vu enjamber une rambarde selon les premiers éléments et une enquête ouverte par le parquet de Nanterre doit déterminer les causes exactes de sa mort et une autopsie doit être pratiquée ce mercredi 25 novembre. "Christophe Dominici aurait fait 'une chute de plusieurs mètres', a indiqué une source au site actu.fr, une dizaine de mètres." Cette même source a précisé que "la victime était en arrêt cardio-respiratoire au moment de l'arrivée des secours. Malgré plusieurs tentatives de réanimation, ces derniers n'ont rien pu faire."
Au lendemain de la mort de Christophe Dominici, la presse revient sur l'incroyable carrière du rugbyman, et notamment sur son inoubliable demi-finale lors de la Coupe du monde 1999 contre les All Blacks. Impossible pourtant de ne pas évoquer aussi les nombreuses fêlures du défunt sportif.
En 2006, Christophe Dominici accepte de travailler sur son autobiographie avec Dominique Bonnnot, journaliste à L'Equipe. "Il m'a dit oui en dix minutes. Il était content que ce ne soit pas quelqu'un du rugby qui fasse le livre car, m'a-t-il dit, il voulait parler plus de sa vie que de son jeu", se souvient la journaliste dans l'édition du 25 novembre du quotidien sportif.
Dans cette autobiographie sortie en 2007 et baptisée Bleu à l'âme, Christophe Dominici y évoque de nombreuses épreuves personnelles. La mort de sa grande soeur Pascale en 1986, dans un accident de voiture, alors qu'il n'avait que 14 ans, l'a marqué à vie. Il ne s'en est jamais remis. "Il comprenait que le choix d'occulter sa soeur avait déterminé la façon dont il entrait en relation avec les autres", analyse Dominique Bonnnot.
Il se comportait avec elle comme un macho, un mec lourdaud
La journaliste revient sur le premier mariage de Christophe Dominici, avec Ingrid, qu'il a "poussée à bout", jusqu'à ce qu'elle s'en aille. Ils se rencontrent jeunes, lors d'un bal du club de rugby. Christophe a 18 ans et elle 14. Longtemps, Ingrid a eu l'espoir de pouvoir défaire son homme de ses démons, sans jamais y parvenir. "Il se comportait avec elle comme un macho, un mec lourdaud qui refuse qu'elle devienne avocate. Quand ils sont arrivés au Stade Français, il ne supportait pas qu'elle soit copine avec les autres femmes de joueurs, il voulait sortir seul. Il refusait de lui parler de sa soeur. Elle lui disait : 'Si tu restes bloqué sur la minute où elle est morte, tu ne pourras jamais vivre.' Il l'avait envoyé balader. Il s'est fermé à elle comme à sa soeur", partage Dominique Bonnnot.
Finalement, à l'été 2000, Ingrid quitte Christophe, une rupture devenue inévitable mais que le rugbyman vit comme "un second deuil". Christophe Dominici, qui a également perdu un ami cet été là, tombe dans la dépression et passe vingt-quatre jours d'affilée sans dormir. Des envies de suicide lui viennent, comme il l'avait confié en 2007 sur le plateau d'On n'est pas couché, sur France 2, à l'occasion de la sortie de son autobiographie. "Pour rappeler tout à l'heure le parallèle entre le décès de ma soeur et la séparation avec mon ex-femme, j'ai très mal vécu... je ne dormais plus et j'ai passé vingt-quatre jours sans dormir. Je devais continuer d'être performant au rugby mais je n'y arrivais plus trop. Des médecin... un ami à moi Hakim Chalabi qui est le médecin du PSG m'a fait faire une cure de sommeil. C'est un sommeil artificiel pour se reposer, pour détendre les stress émotionnels et les émotions qui étaient à fleurs de peau", avait-t-il expliqué à l'époque à Laurent Ruquier.
Suite à son divorce avec Ingrid, Christophe Dominici avait refait sa vie avec Loretta Denaro, avec qui il a eu deux petites filles prénommées Chiara et Mya. Loretta était à la recherche de son époux, dans le Parc de Saint-Cloud, dans l'après-midi du 24 novembre, mais est arrivée trop tard. Sous le choc, elle n'a pas encore réussi à parler du drame aux enquêteurs.