Le 20 août dernier à Sydney, l'Espagne a été sacrée championne du monde face à l'Angleterre. Si cet exploit aurait dû être un moment inoubliable pour l'équipe, il l'a malheureusement été pour de mauvaises raisons et laisse un goût amer aux fans des sportives. En cause, un baiser "volé" du président de la Fédération espagnole, Luis Rubiales, à l'une des joueuses, Jennifer Hermoso. Emporté par la victoire de son équipe, celui-ci aurait réalisé ce bisou sans réfléchir mais surtout, sans le consentement de la jeune femme.
"Je me suis sûrement trompé. Sans mauvaise intention, cela s'est passé de manière spontanée. On a une magnifique relation, comme avec toutes les autres joueuses. Nous voyions cela comme quelque chose de normal, mais certains se sont sentis offensés, je dois apprendre de cela", a confié le président. Histoire d'apaiser le scandale, la Fédération a par la suite affirmé que Jennifer Hermoso lui aurait transmis des déclarations, assurant que "c'était un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire d'une Coupe du monde, un geste naturel d'affection et de gratitude".
Je ne tolère pas que ma parole soit remise en question
Pris dans une tourmente médiatique, Luis Rubiales a également été l'objet d'une plainte de la Ligue féminine de football professionnel (Liga F) qui a demandé l'éviction de Luis Rubiales. Jenni Hermoso a décidé de faire appel au syndicat FutPro afin de punir "fermement les conduites qui attentent à la dignité des femmes" et "veiller sur les droits des joueuses". "Nous travaillons pour que des actes comme ceux que nous avons vus ne restent jamais impunis", ajoute Futpro qui a demandé au Conseil supérieur des sports "de soutenir et de promouvoir activement la prévention et l'intervention contre le harcèlement ou l'abus sexuel, le machisme et le sexisme".
Très remontée, la joueuse a accusé Luis Rubiales de l'avoir forcée à faire ce bisou. "Comme le montrent les images, à aucun moment je n'ai consenti au baiser qu'il m'a donné et, bien sûr, je n'ai en aucun cas cherché à soulever le président. Je ne tolère pas que ma parole soit remise en question, encore moins que l'on invente des mots que je n'ai pas dits", a-t-elle déclaré.
"Nous voulons terminer cette déclaration en appelant à de véritables changements, à la fois sportifs et structurels, qui aideront l'équipe nationale senior à continuer à se développer, afin que nous puissions transmettre ce grand succès aux générations futures. Après tout ce qui s'est passé pendant la Coupe du monde Féminine, nous tenons à affirmer que toutes les joueuses qui ont signé cette lettre ne reviendront pas en équipe nationale si la direction actuelle continue", ont ajouté les joueuses afin de soutenir leur coéquipière.
Comme l'a indiqué la Fifa ce 26 août 2023, le comité disciplinaire a annoncé la suspension provisoire de Luis Rubiales de "toutes activités relatives au football au niveau national et international". Elle s'applique pour 90 jours et lui interdit également d'entrer en contact avec Jennifer Hermoso et son entourage.
Luis Rubiales souhaite désormais engager des actions judiciaires contre ceux qui l'accusent, y compris le syndicat Futpro. De son côté, la RFEF a qualifié de "mensonges" les accusations portées à l'encontre de son président Luis Rubiales.