Les auditions de l'amant de Delphine Jubillar ainsi que celle de sa compagne trahie apportent de nouveaux éléments à l'enquête sur la disparition de cette infirmière du Tarn, maman de deux enfants et en procédure de divorce avec son mari Cédric. Ce dernier peut donc avoir un peu de répit dans la médiatisation du dossier, lui qui est en première ligne car considéré par la justice comme le suspect principal et se trouve en prison pour détention provisoire depuis plus d'un an. Ses trois avocats ne cessent de clamer son innocence et ils avaient d'ailleurs évoqué d'autres pistes peu explorées par les enquêteurs.
Dans une interview à Femme Actuelle l'an dernier, Me Emmanuelle Franck déplorait des failles dans le système judiciaire. Elle évoquait notamment ces pistes peu explorées par les enquêteurs en charge de l'affaire, comme cet homme au comportement étrange au lendemain de la disparition de Delphine, née Aussaguel. "On a également deux témoins qui ont vu, vers 7 heures, un homme qui court de manière affolée vers son véhicule, moteur tournant, à quelques kilomètres du domicile des Jubillar. Et on sait que ça ne peut pas être Cédric, puisqu'il était avec les gendarmes à ce moment", explique l'avocate à nos confères.
Depuis le mois de décembre 2020, l'enquête avance difficilement, en l'absence de corps et de scène de crime. Si Cédric Jubillar a pu avancer que sa femme avait pu tout quitter pour vivre en Espagne, son avocate valide l'idée qu'elle n'est pas vivante : "Tout laisse à penser qu'elle est malheureusement décédée, mais nous n'avons pas de corps, pas de scène de crime... Il y a forcément des pistes non exploitées, mais également des pistes non envisagées par les gendarmes. Ils se sont concentrés sur Cédric Jubillar depuis le début, avec un raisonnement qui consiste à dire que ça ne peut être que lui."
L'avocate et ses deux confrères n'ont cessé de déposer des demandes de remise en liberté, tout en s'appuyant sur un dossier "vide". Dans sa conférence de presse annonçant la mise en examen de Cédric Jubillar pour "homicide par conjoint" au mois de juin, le procureur de la république de Toulouse citait des "indices graves et concordants" permettant d'inculper le peintre-plaquiste controversé.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.