À l'aube de ses 88 ans, qu'elle fêtera le 21 avril 2014, la reine Elizabeth II a toujours bon pied (notamment pour monter à cheval, grande passion à laquelle on la voyait encore succomber fin mars à Windsor), bon oeil (surtout en matière de coloris pour ses tenues).
Toutefois, si les voyages forment la jeunesse, la souveraine a mis le holà sur ses déplacements longue distance à la suite de sa visite officielle en Australie en octobre 2011, tournée que les médias britanniques ont d'ailleurs dite "d'adieu". En 2012, dans le cadre du jubilé de diamant célébrant ses 60 ans de règne, ce sont ses proches (Charles et Camilla, Edward et Sophie, William, Harry et Kate) qui l'ont représentée dans le Commonwealth, tandis qu'elle-même partait sur les routes du Royaume-Uni, à la rencontre de ses sujets.
Mais, début avril 2014, Elizabeth II s'est tout de même permis une escapade internationale, certes pas trop lointaine, en se rendant en Italie avec son époux le duc d'Edimbourg, 92 ans - signe que la santé du prince consort est rassurante, après ses ennuis à répétition. La monarque anglaise, qui avait opté pour un ensemble parme, et son conjoints étaient jeudi 3 avril les hôtes du président Giorgio Napolitano, le temps d'un déjeuner au palais présidentiel. Après quoi, les visiteurs britanniques avaient rendez-vous au Vatican avec sa sainteté le pape François, auquel ils ont offert du whisky de Balmoral et un panier garni de denrées provenant du fief écossais de la reine.
De retour en Grande-Bretagne, c'était au tour de la monarque d'accueillir chez elle des hôtes de marque en visite officielle, en l'occurrence le président de l'Irlande Michael Higgins et son épouse Sabina Coyne. Deux ans après la visite historique d'Elizabeth II en Irlande, en mai 2011, Michael Higgins, élu entre-temps (novembre 2011), était l'invité de Windsor du 8 au 11 avril. Un séjour fondateur dans l'optique du réchauffement des relations entre le Royaume-Uni et l'Irlande, dont le président Higgins a même salué "la chaleureuse et solide amitié" dans un discours important devant le Parlement. Pour contribuer à sa réussite, la souveraine a pu compter sur sa famille, le prince Charles et son épouse Camilla s'occupant de prendre en charge le couple présidentiel irlandais à l'ambassade d'Irlande à Londres et de le conduite à Windsor pour les cérémonies de bienvenue, et le prince Andrew se muant en guide culturel au sein du palais royal pour faire découvrir à Michael Higgins et sa compagne les couleurs des anciens régiments irlandais.
Mardi soir, un banquet lui aussi historique, totalement grandiose, était organisé à Windsor, à l'occasion duquel Elizabeth II et le président Higgins ont prononcé des discours vibrants. En conclusion du sien (disponible en intégralité sur le site de la monarchie, et dans lequel elle a évoqué notamment comment le cinéaste Danny Boyle, d'ascendance irlandaise, l'a fait sauter en parachute dans un numéro de James Bond Girl), la monarque a parlé de "marcher ensemble vers un avenir plus brillant et plus serein" : "Nous nous souviendrons de notre passé, mais nous ne pouvons plus permettre que notre passé piège notre avenir", a-t-elle souligné.
Mercredi matin, Elizabeth II, accompagnée de son époux le duc d'Edimbourg mais sans le couple présidentiel irlandais, affairé avec son agenda politique, célébrait le 150e anniversaire du Royal College of Organists, marqué par un récital de l'organiste Thomas Trotter en la chapelle Saint George, à Windsor. Au lendemain du grand gala, débarrassée des bijoux somptueux qu'elle y portait, la souveraine ne semblait pas le moins du monde éprouvée par cet enchaînement d'activités. On peut même dire, à en juger d'après sa tenue, qu'elle était fraîche comme une pêche. Elle est attendue en France du 5 au 7 juin prochains.