Durant son week-end professionnel dans le Nord et notamment à Guise, Emmanuel Macron a rencontré le 19 novembre 2021 Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France. Ils se sont échangés une poignée de mains très ferme qui soulignent leur désaccord sur l'avenir des salariés de l'aciérie Ascoval. Mais cette tension ne s'est pas limitée à ce moment, comme l'a souligné l'émission Quotidien sur TMC ce lundi 22 novembre.
"Comme vous le savez, cher président du Conseil régional, la ministre [Agnès Pannier-Runacher] y a passé sa journée et sa nuit, ils ont renoncé", a déclaré Emmanuel Macron. "Ce n'est pas ça la solution", a dit Xavier Bertrand à plusieurs reprises. "Vous savez peut-être mieux que tous les autres, c'est possible", a dit Emmanuel Macron. "Non, je veux qu'on ait des garanties", a répliqué son interlocuteur dans un premier temps, au cours d'une poignée de mains très commentée et durant laquelle ils n'ont pas hésité à se couper la parole.
Le présentateur de Quotidien Yann Barthès décrit ensuite le comportement du président de la République, peu après son vif échange avec le candidat à la primaire des Républicains : il fonce sur Xavier Bertrand et s'explique longuement avec le président de la région des Hauts-de-France. Des regards qui en disent long sur la colère du président de la République. Les amateurs d'analyse comportementale en politique se feront une joie de traduire ces gestes, à quelques mois des présidentielles 2022. Visiblement, le chef de l'Etat, à l'approche de l'officialisation de sa campagne pour un second mandat, veut imposer son autorité, quoi qu'en pense l'un de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy.
Le flou demeure en effet sur les contreparties exactes mises sur la table par le gouvernement français pour convaincre le groupe allemand Saarstahl de renoncer à transférer outre-Rhin une partie de la production de l'aciérie française Ascoval, à la pointe en matière environnementale.
Pour Xavier Bertrand, c'est le tarif de l'électricité le problème : "Tant qu'on aura la concurrence des Allemands avec le charbon, ils (Ascoval) ne seront pas compétitifs", a estimé l'homme politique lors d'une passe d'armes avec Emmanuel Macron dans l'Aisne. L'annonce d'une délocalisation partielle de l'activité de cette usine emblématique avait suscité la colère de nombreux élus politiques. Le gouvernement souhaitait également éviter à tout prix un revers industriel et écologique, à cinq mois de la présidentielle.