Emmanuel Macron : "Grand admirateur" de Gérard Depardieu malgré les polémiques, il dénonce une "chasse à l'homme"

Une "chasse à l'homme" qui le dérange ! Plongé en pleine polémique depuis les deux plaintes pour viol et agression sexuelle qui le visent, ainsi que depuis la diffusion d'un épisode de Complément d'Enquête centré sur sa personnalité controversée, Gérard Depardieu a cependant trouvé son meilleur avocat, ce mercredi soir sur France 5 : Emmanuel Macron !

Invité de l'émission C à Vous pour défendre la Loi Immigration, le président de la République a abordé de nombreux sujets en compagnie d'Anne-Elisabeth Lemoine et de ses chroniqueurs. Dont celui de l'acteur, qui n'en finit plus de faire parler de lui depuis la diffusion du reportage sur France 2 dans lequel on le voit notamment tenir des propos très choquants à l'encontre d'une fillette.

Et il a tenu à le défendre : "Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme. Je déteste ça", a-t-il d'abord affirmé, avant de répondre aux propos de sa Ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui avait déclaré que l'acteur "faisait honte" à la France après ces accusations. "Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier (...) il rend fier la France", a-t-il au contraire déclaré, se déclarant un "grand admirateur de Gérard Depardieu (...) un immense acteur".

Et pour lui, pas question d'enlever sa Légion d'Honneur au père de Julie Depardieu, malgré deux plaintes pour viols et agression sexuelle, dont l'une, déposée par la jeune comédienne Charlotte Arnould, a abouti à une mise en examen. Contrairement à sa ministre, Emmanuel Macron, en effet, estime que cette distinction "n'est pas là pour faire la morale". "Et donc ce n'est pas sur la base d'un reportage ou de telle ou telle chose qu'on enlève la Légion d'honneur à un artiste parce qu'à ce tarif là, on aurait enlevé la Légion d'honneur à beaucoup d'artistes", a-t-il dénoncé.

"Vous pouvez accuser quelqu'un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d'innocence qui existe. J'ai simplement envie" que Gérard Depardieu "puisse défendre ses droits comme tout un chacun" et "continuer à travailler, à créer", a-t-il conclu.

Des propos qui ont déclenché un tollé chez de nombreux internautes ainsi que dans les associations de défense des violences faites aux femmes.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a notamment fait part de son ressentiment: "Rien ne va dans les propos du président en ce qui concerne Depardieu. Je n'ai pas assez d'un tweet pour dire à quel point c'est indigne, abject pour les victimes et anachronique", a-t-elle estimé, alors que Sophie Bussière, porte-parole des Ecologistes, ou la journaliste Salomé Saqué ont dépeint sur leurs réseaux un"promoteur en chef de la culture du viol". "Encore un crachat au visage de toutes les victimes de violences sexuelles", a quant à elle estimé Marylie Breuil, militante féministe sur X.

En tout cas, les propos n'ont pas fini de faire polémique....

Rappelons que des comédiennes, et non des moindres, Catherine Deneuve, Fanny Ardant,Judith Godreche ainsi que sa famille se sont également élevées contre cette "chasse à l'homme", affirmant ne pas reconnaître cet homme-là sur les tournages auxquels elles ont participé.

Une édition de C à vous qui aura fait un carton. Selon Benoît Daragon du Parisien, ce numéro a établi un record historique : "2,87 millions de téléspectateurs au total devant la (longue) interview présidentielle d'hier soir. La part de marché est de 14,7 % sur l'ensemble du public de quatre ans et plus."

Pour rappel, Gérard Depardieu est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive de son procès.