Officiellement entré en campagne en novembre dernier - sa vidéo, décriée, lui a valu une nouvelle condamnation judiciaire en raison du non respect des droits d'auteur -, après un faux suspens de plusieurs semaines, Eric Zemmour a rapidement bénéficié d'une incommensurable couverture médiatique qui l'a fait décoller dans les sondages. Mais le candidat marque le pas et multiplie les pépins. Ce week-end, il a ainsi été la cible d'un père en colère puis pris en flagrant délit de mise en scène avec des militants...
Samedi 12 mars, Eric Zemmour se rendait à Moissac (Tarn-et-Garonne) pour une visite au maire RN, Romain Lopez, lequel a décidé de le soutenir plutôt que la patronne de son propre parti, Marine Le Pen. A son arrivée, alors qu'il sortait tout juste de sa berline avec chauffeur, le candidat âgé de 63 ans s'est immédiatement pris un oeuf sur la crâne, qui s'est déversé sur lui et son costume. L'auteur de ce tir ? Un homme âgé qui a fait quelques pas en arrière avant d'être violemment intercepté par le service de sécurité. Il a dans la foulée été emmené en garde à vue par des gendarmes, alors qu'Eric Zemmour semblait un peu sonné par la scène qui venait de se produire ; ce n'est toutefois pas la première fois qu'il est physiquement pris à partie, un homme lui avait déjà craché dessus dans le passé.
"On voit de quel côté est la violence, il y a des gens qui ne supportent pas le débat démocratique", a rapidement réagi celui dont des sympathisants avaient notamment tabassé une femme lors de son grand meeting de Villepinte. Préférant jouer la carte de l'apaisement, Eric Zemmour a demandé à ce que cet homme, père d'un enfant atteint d'autisme et sans antécédent judiciaire mais furieux contre les propos du candidat sur les handicapés et l'inclusion, soit libéré de garde à vue. Il a annoncé ne pas porter plainte et l'a même rencontré quelques heures plus tard pour dialoguer.
Lors de ce même déplacement dans le Sud-Ouest, Eric Zemmour s'est retrouvé à discuter avec des automobilistes mécontents du prix de l'essence, à la station-service de Castelsarrasin. Ces derniers lui ont demandé de bloquer le prix à 1,80 euro le litre de carburant et ont exigé des grands groupes de "rogner leur marge". Des arguments qui allaient dans le sens du candidat. Et à juste titre... ces clients furieux étaient en réalité des militants d'Eric Zemmour, qui ont mis en scène cette rencontre avant d'être repérés quelques heures plus tard par les caméras de BFMTV à son meeting qui se tenait à Agen !
Pris en flag', le candidat - récemment accusé d'être parti deux fois sans payer d'un célèbre magasin parisien - a assuré ne rien avoir su de cette rencontre programmée dans son dos. "Il n'est pas dans la volonté du candidat de scénariser quoi que ce soit. Éric Zemmour fait régulièrement des marchés, par exemple, sans que rien ne soit décidé à l'avance. Oui, les déplacements sont préparés, mais le souhait d'Éric Zemmour est d'abord d'aller à la rencontre des Français", a réagi un membre de son entourage auprès de BFMTV.
Le week-end du candidat, qui oscille désormais entre la 3e et la 4e place dans les sondages au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon, s'est terminé par un camouflet de sa "prise de guerre", Marion Maréchal. La jeune femme, enceinte, n'a pas soutenu sa proposition d'interdire un premier prénom d'origine étrangère pour les futures naissances. "Son analyse sociologique est juste, les prénoms sont une manifestation de l'évolution culturelle d'un pays. De là à transformer ça en programme politique, il est évident que, même si je comprends l'objectif, je ne suis pas dans cette démarche", a-t-elle déclaré dimanche 13 mars lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.