Figure incontournable du paysage audiovisuel français, Mireille Dumas a marqué l'histoire de la télévision. Bas les masques, La vie à l'endroit, Vie privée vie publique, Signé Mireille Dumas... les émission qu'elle a produites et présentées ont permis à d'innombrables stars ou anonymes de témoigner, de venir raconter leurs histoires et souvent, les débats qu'elles ont suscitées ont fait progresser dans la société des questions compliquées. Bien qu'elle ait quitté l'antenne il y a 10 ans, la journaliste, qui vient de fêter ses 71 ans est tout sauf inactive. Elle continue de réaliser des documentaires et a lancé il y a un an une chaîne YouTube*. Elle vient d'accorder un long entretien à Purepeople et après avoir évoqué ses nouvelles activités, elle s'est confiée sur sa vie lorsque les caméras s'éteignaient en nous parlant de ses loisirs, de sa maison en Corse et de Dominique, l'homme qui partage sa vie depuis ciquante ans !
En dehors du travail, que faites-vous de votre temps libre ?
Je travaille ! Je plaisante à peine car je ne considère pas cela comme un travail mais une passion. Sinon, je lis, j'écoute de la musique, je fais un peu de sport, surtout de la natation. J'adore nager dans la mer. Je pars souvent seule au grand dam de mes proches qui s'inquiètent car je m'éloigne vraiment du rivage sans aucune signalétique. Mais c'est un moment où je me sens complètement libre et sereine, comme en apesanteur.
Vous avez une maison en Corse, n'est-ce pas ?
Oui, c'est une maison que nous avons depuis les années 90, construite sur une ancienne bergerie entourée de montagnes et avec une vue imprenable sur le golfe de Porto. C'est un endroit magique, à la fois majestueux et sauvage. Il y a quelque chose de violent dans ce paysage avec les montagnes de granit rose qui plongent dans la mer et paradoxalement c'est très apaisant et propice à la contemplation. C'est d'ailleurs peut-être cela le charme unique de cette île. Nous y avons un verger, un potager et des ruches que Dominique a installées. C'est un véritable refuge et lieu de ressourcement où je viens désormais tout l'été.
Vous parlez souvent de votre mari, mais vous ne voulez pas, paraît-il, l'appeler pas "votre mari". Pourquoi ?
J'ai toujours eu du mal avec les possessifs et les termes "mari" ou "femme", je trouve cela trop formel et je n'aime pas ce lien d'appartenance. Je préfère dire "compagnon de route". Cela fait maintenant 50 ans que nous sommes ensemble, je n'ose y croire en vous le disant et j'ajoute "compagnon de route tout terrain" !
En 50 ans, comment avez-vous entretenu la flamme ?
Nous avons vécu ensemble au début, puis nous avons eu des appartements séparés, et maintenant cela fait 20 ans que nous vivons à nouveau sous le même toit. Le plus important a été de s'adapter à chaque étape de notre vie.
Vous avez évoqué en interview des "espaces de liberté" entre vous. Est-ce à dire que vous êtes un couple libre ?
Pas un couple libre au sens où vous l'entendez mais libres dans notre couple. Nous sommes tous deux attachés à notre indépendance. Quand je parlais d'espaces de liberté, je parlais de la nécessité d'avoir chacun son espace personnel, je ne parle pas forcément de liberté sexuelle.
Vous semblez d'humeur égale, toujours souriante. Êtes-vous ainsi dans la vie de tous les jours ?
Je pense que vous percevez surtout le fait que je vive vraiment le moment présent, que je le savoure. Cela enlève beaucoup de stress ou d'angoisse, car je ne me projette ni vers l'avenir, ni ne m'attarde sur le passé, sauf pour y chercher des éclairages ou des explications. Je ne laisse pas mes problèmes personnels impacter mes relations avec les autres. Disons que je préfère rester dans une dynamique positive, surtout avec les personnes autour de moi. Quand je suis en interview, je suis également totalement avec la personne, ancrée dans l'instant.
Y a-t-il des choses qui vous angoissent, dans votre vie personnelle ou dans le monde en général ?
Bien sûr, comme tout le monde, les problèmes de santé ou la disparition de mes proches et de mes amis sont des sources d'angoisse. Je n'ai pas d'appréhension pour moi-même. J'ai eu la chance de voir ma mère vieillir jusqu'à 100 ans en gardant toutes ses facultés mentales. Cela m'a beaucoup rassurée sur l'avancée en âge. Ce qui me préoccupe c'est le repli social, le communautarisme, cette tendance à perdre la notion du "vivre ensemble" pour laquelle j'ai oeuvré.
Comment se fait-il que vous n'ayez pas eu d'enfants ?
Je n'ai pas eu d'enfant biologique et n'ai jamais éprouvé ce besoin de porter un enfant. Mais j'ai élevé Antoine, le fils de Dominique, comme mon fils. Vouloir à tout prix "son" enfant est un sentiment qui m'est étranger. Pour moi, les liens du coeur valent bien les liens du sang qui souvent sont source de conflits. Et puis, j'ai beaucoup d'enfants autour de moi.
*Depuis un an, Mireille Dumas a ouvert cette chaîne YouTube, INA Mireille Dumas, qui permet de retrouver les meilleurs moments de sa carrière mais aussi de nombreuses nouveautés.
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