Le 19 novembre dernier, l'équipe de France réalisait l'exploit en s'imposant face à l'Ukraine (3-0) après avoir été humiliée à Kiev lors du match aller. Une remontée fantastique rendue possible par un état d'esprit conquérant, une solidarité de tous les instants et une envie que l'on n'avait rarement vue chez les Bleus ces derniers temps. Un exploit rendu possible par le discours de Didier Deschamps et l'intervention inattendue de Jamel Debbouze.
Dire que le moral était proche de zéro serait un euphémisme après la défaite 2-0 à Kiev qui avait vu certains consultants et journalistes se lâcher sur les Bleus. Mais Didier Deschamps avait su trouver les mots et galvaniser ses troupes tout au long d'un week-end riche en émotion. Et d'émotion il en fut encore question lorsque Jamel Debbouze vint présenter son nouveau film, La Marche, qui revient sur la célèbre Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983 qui fête ses 30 ans cette année.
Quelques minutes après, l'humoriste se lançait dans un discours dans lequel il évoquait la France, ses valeurs et l'importance du maillot bleu, l'honneur de défendre cette liquette frappée du coq. "Il a aussi mentionné Nicolas Anelka, son copain de Trappes, et il est revenu sur sa réussite personnelle, lui qui est parti de rien et est arrivé aujourd'hui au sommet, raconte un témoin de la scène au Parisien. Il a, comme d'habitude, manié l'humour, mais à surtout parlé d'homme à hommes. Jamel a insisté : 'Personne n'a jamais remonté deux buts d'écart en barrages ? Vous, vous allez le faire !', leur a-t-il dit. Il y avait beaucoup d'émotion. C'était poignant, exceptionnel."
Une intervention salutaire et inattendue, comme le discours de Patrice Evra dans les vestiaires lors du match face à la Biélorussie au Stade de France le 10 septembre dernier, alors que les Bleus étaient à la peine et compromettaient toutes leurs chances d'accéder au barrage du mondial brésilien de l'été prochain. "Il nous a remonté le moral. Oui, il nous a fait beaucoup de bien", reconnaît Franck Ribéry. Mamadou Sakho, héros du match au Stade de France avec un doublé retentissant, pouvait poser avec plaisir au côté de Jamel Debbouze dans les coulisses du Stade de France, ce dernier portant un maillot tricolore au nom de l'ancien défenseur du PSG aujourd'hui à Liverpool.
Un Mamadou Sakho qui lui aussi avait pris la parole, comme il le confie dans les colonnes de L'Équipe : "Je n'avais jamais osé parler en équipe de France parce que j'estimais que je n'étais pas encore légitime pour le faire. Mais là, je l'ai fait. Il fallait que ça sorte. Je ne sais pas si c'est ma façon d'être mais j'ai senti que les joueurs et le staff m'écoutaient, que j'avais leur attention. Je leur ai dit : 'Ensemble, on a quatre-vingt-dix minutes pour aller au Brésil et je peux vous dire qu'on ira, coûte que coûte.' Après, on s'est tous pris dans les bras, on s'est tapé dans les mains, on avait tous le regard déterminé."
La suite, on la connaît...