Après qu'il s'est donné la mort par pendaison le 5 août dernier, le mystère reste entier autour de Francisco Benitez (50 ans), le principal suspect dans la disparition de sa fille Allison (19 ans) et de son ex-femme Marie-Josée (53 ans). Coureur de jupons, cet ancien membre de la Légion étrangère a connu plusieurs maîtresses, à l'instar de Simone de Oliveira Alves, étrangement disparue en 2004 et dont l'amie proche, Sandra Martin, qui connaissait vaguement Francisco, est morte sans qu'on puisse expliquer pourquoi en 1999. Quelques mois avant le début de cette affaire, le militaire fréquentait une jolie blonde prénommée Maria Teresa. Elle s'exprime en exclusivité dans Paris Match.
Sans le vouloir, Maria Teresa (39 ans), vigile au consulat de France à Barcelone et mère de deux enfants, est devenue un personnage clef dans la disparition de la jeune reine de beauté et de sa maman. Incapable de reprendre le travail et sous traitement médical depuis que les enquêteurs ont établi un lien entre Francisco et elle, elle a trouvé la force de livrer à nos confrères de Paris Match ses derniers instants passés avec Francisco Benitez. Point d'histoire sexuelle entre eux selon elle, mais une belle relation. "Nous éprouvions une attirance réciproque, nous cherchions à nous connaître, mais nous n'étions que des amis", tient à clarifier Maria Teresa. Si des rumeurs laissaient entendre qu'elle était amoureuse au point de montrer des photos de Francisco conservées sur son téléphone portable et qu'elle aurait prétendu être veuve et avoir envie de l'épouser, la belle blonde, décrite comme "svelte et sportive", réfute tout en bloc : "Du pur délire !"
Secouée par cette affaire, Maria Teresa est perplexe devant la complexité du personnage de Francisco Benitez, qu'elle qualifie "d'homme agréable (...) au sourire ravageur". Elle affirme notamment qu'il admettait volontiers ses relations tendues avec Marie-Josée alors qu'il parlait "sans arrêt" d'Allison "avec tendresse et admiration". Malgré la distance, les deux amis se voyaient de temps en temps. Francisco venait parfois en Espagne (pays d'où il est originaire et où son père raconte qu'il est mort dans un accident de voiture) comme lors d'une soirée au consulat, et, à l'occasion, la jeune femme venait en France. C'est ainsi qu'elle a passé une nuit avec le légionnaire, le 19 juillet, alors qu'Allison et sa mère étaient portées disparues depuis le 14. "C'est vrai. J'ai passé la nuit dans l'appartement de Marie-Josée", admet Maria Teresa. Cependant, elle nie être la femme remarquée le 14 à Port-Leucate, lieu où la police effectue des recherches.
Incapable de se forger une conviction profonde, Maria Teresa a beaucoup de mal à imaginer Francisco comme un meurtrier, à l'instar de Lydia, la belle-fille du militaire. Pourtant, de nombreux éléments sont à charge contre lui depuis que des traces d'ADN d'Allison et de Marie-Josée ont été retrouvées dans son congélateur. En outre, la police a découvert qu'il avait bougé ledit congélateur avec un collègue le 17. Qu'importe, elle reste perplexe. "Francisco n'est pas un meurtrier. Ça ne colle pas avec l'homme que j'ai rencontré", dit-elle. Quant au fameux dernier coup de téléphone passé par Francisco Benitez avant son suicide, la blonde, qui était à l'autre bout du fil, précise "qu'il pleurait" et qu'il affirmait que "sa fille était tout pour lui".
Entendue à deux reprises par la police judiciaire à Perpignan, Maria Teresa affirme n'avoir aucune idée de ce qu'il s'est passé et n'a reçu aucune lettre d'explications de la part de Francisco Benitez. Tout au plus, a-t-elle été obligée de mettre les choses au clair avec son mari et elle garde dans un coin de sa tête un sentiment de culpabilité : "Je culpabilise de l'avoir laissé seul." Alors que le parquet de Perpignan a requalifié l'affaire en assassinat, les recherchent se poursuivent pour tenter de retrouver les corps...
Thomas Montet
L'interview de Maria Teresa est à lire dans Paris Match, en kiosques le 3 octobre 2013.