Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les humoristes et chroniqueurs radio ont parfois eu quelques problèmes avec leurs productions...
On pense notamment à Gérald Dahan, remercié de chez Rire & Chansons, Stéphane Guillon de chez France Inter comme Didier Porte, ou encore Sofia Aram, dont les papiers et les billets d'humeur n'ont pas toujours plu aux personnes concernées. Alors pour le début de son quinquennat qu'il veut exemplaire, François Hollande, fraîchement élu au poste de président de la République, a eu le droit à une petite chronique très particulière de la part de François Morel, toujours sur France Inter.
Le comédien, révélé avec la troupe des Deschiens, a débuté sa chronique totalement nu, en signe de solidarité avec les danseuses du Crazy Horse, qui ont fait grève ces derniers jours pour obtenir une revalorisation salariale. Et autant le dire de suite, François Morel est inquiet. Inquiet de l'objectif d'exemplarité martelé par le nouveau président, l'humoriste exprime ainsi ses doutes quant à la matière qui lui a permis ces dernières années de trouver son inspiration. "Sous le mandat de Nicolas Sarkozy, nous avions chaque semaine, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, un nouvel événement à nous mettre sous la dent dure. Le précédent président n'a pas économisé sa peine pour nous fournir une matière première de catégorie supérieure. Grâce à lui, la rigolade en ce début de XXIe siècle était devenu un gisement industriel comparable à la sidérurgie du milieu du XIXe", explique-t-il ainsi.
François Morel, toujours nu, demande donc à François Hollande de s'adapter et de reprendre la ligne de conduite de son prédécesseur : "Faites un effort, Monsieur le président, tenez des propos péremptoires, imbéciles, scandaleux. Soyez capricieux, excentrique, instable, arbitraire, s'il vous plaît, on ne pourra rien faire sans vous."
Tout au long de son billet, l'humoriste joue sur le programme de François Hollande et demande ainsi à l'élu PS de tout faire pour ne pas "délocaliser" l'humour français : "Le secteur comique doit rester français. Je comprends votre souhait légitime de vous démarquer de votre prédécesseur. (...) Il ne faudrait pas délocaliser le rire."
Une chronique inhabituelle et qui portera peut-être ses fruits, comme ce fut le cas pour les filles du Crazy Horse, même si François Morel a bien pris le soin de se remettre ses vêtements après sa petite conclusion.