Frédérick Bousquet avait disparu des bassins médiatiques depuis sa non-qualification aux Jeux olympiques de Londres cet été. Le compagnon de Laure Manaudou avait vu cette dernière partir outre-Manche avec son petit frère Florent, devenu super star de la natation après avoir décroché la médaille d'or sur le 50 mètres nage libre quand Yannick Agnel et Camille Muffat devenaient à leur tour champions olympiques.
La relève en quelque sorte. Car à 31 ans, Frédérick Bousquet espère encore renouer avec le succès qu'il avait connu au milieu des années 2000. C'est dire si son retour en équipe de France pour la saison internationale en petit bassin qui s'annonce est un plaisir que le nageur ne boude pas. "J'ai regardé la liste des noms des nageurs français pour les Championnats d'Europe et, sur la plupart, je n'arrivais pas à mettre de visage, explique le pensionnaire du Cercle des nageurs de Marseille dans Le Parisien. Déjà, je ne regarde plus les âges, sinon c'est le coup pour déprimer. Parfois, je me dis : 'Mais qu'est-ce que tu fais encore à te raccrocher à ça, laisse-leur la place ! ' Et je me réponds que je me régale encore à nager."
Un plaisir qu'il prend désormais au côté de Florent Manaudou, lui aussi pensionnaire du Cercle des nageurs de Marseille. Une émulation toute particulière, à gérer avec précaution tout de même : "Il faut faire attention à ne pas tomber dans l'excès, ne pas avoir la sensation qu'on donne trop et l'autre pas assez et ne pas se mettre en confrontation trop souvent."
A 31 ans et père de famille comblé avec la petite Manon, Fred Bousquet n'envisage cependant pas l'avenir et sa carrière de nageur comme à ses débuts, bien conscient que son âge n'est pas un atout... "Je suis forcé de réfléchir à l'avenir, concède-t-il. Au lieu de me bouger le c... à 31 ans, j'aurais mieux fait de le faire à 25 ! Je suis réaliste, je sais que mes revenus vont continuer à décliner quels que soient mes résultats. Un sportif sur la fin n'intéresse pas grand monde, les annonceurs misent sur l'avenir. Il y a toujours une part de moi qui vit dans les Bisounours et j'ai plein d'espoir en me disant que j'ai mon super agent qui va me trouver un super contrat."
Alors Frédérick Bouquet a pris les devants : "Je suis en stage dans une holding financière à raison de deux ou trois fois par semaine et je compte enfin rendre le mémoire de ce mastère [en management des organisations sportives, NDLR] que j'ai mis depuis trop longtemps de côté." Et si l'avenir de Laure Manaudou reste flou, malgré la certitude d'une retraite proche, le champion se défend de vouloir suivre le même chemin. "On s'est dit qu'il ne fallait surtout pas que l'un prenne une décision par rapport au choix de l'autre, ajoute-t-il. On a une vie commune mais des objectifs personnels différents."