Du 14 au 17 juin se déroulait à Nice le tout premier Festival du cinéma russe dans ce que Gérard Depardieu, nouvel mais déjà éminent ambassadeur franco-russe, appelle "la ville la plus russe de France". Loin de ses détracteurs, l'acteur français était l'invité évident et obligé de la cérémonie de clôture qui s'est déroulée dimanche 16 juin à l'Acropolis.
Devant un parterre d'invités et un public présent, Gérard Depardieu a fait l'objet de divers honneurs. Rose à la main et lunettes sur le haut du crâne, la star se montre émue après avoir salué à plusieurs reprises le public dont les yeux ne quittent pas une seconde la scène de l'Acropolis. Au côté d'Arnaud Frilley, producteur du téléfilm Raspoutine signé Josée Dayan qui sera montré aux spectateurs en guise de clôture, Gérard Depardieu écoute attentivement le discours de Christian Estrosi, le maire UMP de Nice. Ce dernier, qui l'avait déjà accueilli de manière fort chaleureuse le 6 juin dernier à la Villa Massena, ne tarissait pas d'éloges au moment d'évoquer Gérard Depardieu et le cinéma russe que l'acteur français va désormais représenter – en tournant notamment très bientôt un film avec Elizabeth Hurley.
Plus tôt avant le rendez-vous dominical pour le Festival du cinéma russe, Gérard Depardieu retrouvait le Journal du Dimanche qui lui a accordé une longue tribune six mois après y avoir publié cette fameuse lettre ouverte à destination du premier ministre Jean-Marc Ayrault. Une fois n'est pas coutume, l'acteur français fraîchement expatrié y étale ses ambitions comme contradictions, un "citoyen du monde" qui projette tout simplement d'obtenir "sept passeports de plusieurs pays" qu'il apprécie au plus haut point. Prochaine cible de l'ogre français à la filmographie légendaire : l'Algérie.
Sans langue de bois, l'acteur franco-russe, comme il aime à le dire, ne manque pas d'égratigner son pays d'origine, assurant par exemple que "la France et ses emmerdes ne sont pas non plus un sujet de préoccupation pour les télévisions étrangères". Alors Gégé Depardieu peu apprécié ? Ce n'est pas à Nice que l'on pouvait en juger tant l'acteur a été applaudi, ni même dans la presse. À lui de commenter : "Je n'ai pas envie d'être aimé à 100% car c'est douteux. En revanche, avoir une cote de désamour de 30%, ça me va. Je crois que je corresponds à une image que les Français aiment. Celle de quelqu'un de rebelle, qui bouscule les choses, qui est parfois ivre", affirme celui dont "l'esprit hooligan plaît beaucoup à Poutine".
Mais surtout, dans les colonnes du JDD, Gérard Depardieu tient à être transparent, sans pour autant justifier son départ qu'il croit avoir déjà expliqué de long en large : "Je ne suis pas un exilé fiscal, je ne fuis pas, je n'ai rien à cacher." Résultat, Depardieu est devenu "sourd à la connerie" mais ne s'en porte pas plus mal : "Je vis. Je fais du cinéma. Des affaires."