Sa jeunesse de comédien, la réalisation de onze films (le dernier en date, C'est beau la vie quand on y pense), la bande du Splendid... Gérard Jugnot revient sur son parcours dans un ouvrage qui s'attarde sur ses débuts : Une époque formidable, mes années Splendid. Pourquoi avoir voulu écrire des "mémoires" ? Il s'explique dans Le Figaro.
"Au départ, c'était pour mon fils, Arthur [comédien et metteur en scène, NDLR], et mon petit-fils Célestin [3 ans, dont la maman est la chanteuse Cécilia Cara]. Cela faisait longtemps qu'on me le demandait", raconte Gérard Jugnot à propos de la genèse de son livre. Mais n'y cherchez pas de règlements de comptes avec le métier et encore moins avec ses copains du Splendid : "La bande ne s'est jamais disputée. On n'était pas d'accord sur tout, mais il y avait une sorte de statu quo, avec ce côté à la fois individualiste et collectif." Pas de chef dans leur troupe, c'était un "nous" franc. La recette certainement de leur amitié qui perdure malgré les chemins différents que chacun a pris.
S'il repense avec bonheur à leur aventure commune, Gérard Jugnot n'est pas nostalgique pour autant : "Je suis plutôt mieux maintenant." En amour, tout n'a pas toujours été simple pour lui et Michel Blanc : "On n'attirait pas trop les filles, du coup, on a plus investi dans la dérision et la comédie. Même Thierry Lhermitte qui était beau gosse doutait un peu... Alors nous, n'en parlons pas !" Aujourd'hui heureux avec son épouse Patricia Campi, il est aux anges.
Gérard Jugnot revient avec un film, un thème grave qu'il "éclaire par la comédie". S'il a signé de beaux succès tels que Pinot simple flic, Meilleur espoir féminin et Monsieur Batignole, son avant-dernier long métrage, Rose et noir, sorti en 2009, avait été un échec : "Un film sur la tolérance qui a été très intoléré. J'ai ramé, j'ai mis quatre, cinq ans à en remonter un autre." De quoi lui rappeler que le succès n'est jamais acquis, malgré son immense popularité. Et s'il se dit "plutôt centre gauche, extrême centre", il s'agace contre les humoristes qui se sentent investis d'une mission morale ou politique : "S'ils étaient aux manettes, ils ne feraient pas mieux." Une attitude proche de celle d'une autre star de la comédie, Omar Sy.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Le Figaro du 2 décembre.
Une époque formidable – Mes années Splendid de Gérard Jugnot aux éditions Grasset