"We Are Charlie." Hollywood et les Golden Globes n'ont pas raté le train en marche. En ce 11 janvier 2015 entré dans l'Histoire, alors que les regards étaient rivés sur Paris, capitale du monde et de la liberté d'expression, la 72e cérémonie des Golden Globes n'a pas manqué d'exprimer son soutien à la France et aux familles des victimes ayant perdu la vie durant ces trois jours sanglants (17 morts sans compter les trois terroristes impliqués dans les trois attentats différents).
On se demandait quelle place occuperait le drame Charlie Hebdo pendant la soirée animée par le duo Tina Fey-Amy Poehler. Si les deux présentatrices ont bien opté pour l'affaire Sony et la comédie L'Interview qui tue !, histoire de faire dans le politiquement correct tout en humour, ce sont les stars qui ont pris position et affirmé de diverses façons leur soutien. Sur le tapis rouge, certains invités n'hésitent pas à poser avec une pancarte Je suis Charlie, à l'instar de la très classe Helen Mirren, Patricia Arquette ou de Diane Kruger – qui avait publié une vidéo intégrée au montage des stars francophones ayant fait part de leur vive émotion – au bras de son chéri Joshua Jackson. Kathy Bates brandissait quant à elle le fameux message sur son téléphone portable. Parmi les rares Français présents, Alexandre Desplat, visiblement ému, s'est exprimé. Il a confié aux journalistes que, ne pouvant se rendre à Paris, il avait "marché seul à Hollywood" armé d'une pancarte.
Déjà, en marge de la soirée hollywoodienne, Jake Gyllenhaal donnait le ton. "J'espère que l'on va parler de Charlie ce soir, c'est vraiment le plus important", a-t-il expliqué. C'est aux côtés de sa soeur Maggie qu'il foulera le red carpet, mais l'acteur de Night Call, reparti bredouille, n'aura pas eu l'occasion d'adresser quelque mots, contrairement à George Clooney. Auréolé du Cecil B. DeMille Award, le comédien arborait un badge et n'a pas manqué d'intégrer l'événement à son discours, sous les yeux de son épouse, l'avocate Amal Alamuddin. "C'est une journée extraordinaire. Chrétiens, juifs, musulmans, chefs d'État du monde entier ont défilé pour une idée, celle de ne pas avoir peur. Je suis Charlie", a-t-il dit au micro, déclenchant une salve d'applaudissements.
Lui aussi remarqué pour son engagement, Jared Leto a eu quelques mots pour notre pays qu'il aime tant. "À tous nos frères en France, nous prions pour vous. On vous aime. Je suis Charlie", a-t-il déclaré devant la salle comble. Enfin, Theo Kingma, le président de la Hollywood Foreign Press Association (HFPA), a axé son discours annuel sur la liberté : "Nous devons nous unir contre tous ceux qui veulent bafouer la liberté d'expression, de la Corée du Nord à Paris."