Pour le Blog Tv News, Roselmack revient sur son intention : "Nous avions le projet d'une immersion - ce qu'il avait indiqué d'ailleurs pour sa défense dans l'affaire du mouton "volé" ndlr - dans les pratiques radicales des grandes religions monothéistes : l'islam, le judaïsme et le christianisme. Nous avons ensuite resserré le sujet car nous ne pouvions pas traiter trois religions en l'espace de 1h30. Cette démarche aurait finalement desservi notre intention qui consiste à prendre le temps de pénétrer un milieu et à l'incarner à travers les individus qui le composent."
La démarche est la même que lors de son immersion à Villiers-le-Bel où Roselmack avait suivi un ancien membre de gang, devenu grand frère de son quartier.
Cette émission fait débat avant même sa diffusion. D'abord avec "l'affaire du mouton". En tournage au mois de novembre, au moment de la fête d'Aïd-el-Kébir, Roselmack suit un jeune salafiste, Jamel, à l'abattoir où son intention est d'embarquer la bête dans son coffre de voiture pour l'abattre selon la tradition et de fait, en dehors de la zone prévue par la loi. Le convoi sera stoppé à la sortie de l'abattoir et le mouton restitué.
En outre, une plainte a été déposée à l'encontre d'Harry Roselmack par le président de l'association marseillaise, Présence citoyenne à Marseille, Omar Djelil. Ce dernier accuse le journaliste d'avoir influencé Jamel dans sa décision de "voler" le mouton et d'avoir sciemment dévoilé le pot aux roses aux agents de sécurité pour créer l'affrontement. Omar Djelil, présent sur les lieux, s'est dit très choqué par la scène.
Même son de cloche du côté d'une élue de Marseille, Martine Vassal, qui a déclaré à propos de Roselmack : "Il n'a pas hésité à envisager une véritable mise en scène artificielle allant jusqu'à acheter et tenter de sortir frauduleusement un animal. Je dénonce cette presse à sensation qui manipule l'opinion et déforme la réalité."
La plainte à l'encontre d'Harry Roselmack suit son cours. Ce dernier estime simplement faire son métier. Alors que nous réserve donc ce nouveau numéro ? Sur le Blog Tv News, le journaliste raconte ce qu'il a appris sur la communauté salafiste : "Quand un jeune homme de 24 ans explique que sa préoccupation principale est sa vie future au paradis, et que toutes ses actions ont pour but de l'y préparer, nous réalisons à quel point nous sommes différents (...) Leurs priorités, liées à des lois divines, sont parfois incompatibles avec certaines lois terrestres et républicaines."
Mais Roselmack se défend de tout sensationnalisme : "La majorité des salafistes français n'a pas une interprétation belliqueuse et menaçante de l'Islam. Pourtant, nous avons tendance à les considérer comme étant partisans de la guerre des civilisations. Il faut avoir le courage de dire qu'en France, la majorité d'entre eux est contre le terrorisme." Il précise qu'il a pris le parti d'exprimer son point de vue dans le commentaire : "Je ne suis pas un simple observateur extérieur, je suis dans le champ de la caméra. Mes questions ne sont pas totalement neutres."
La première édition de l'émission En immersion, diffusée fin novembre avait plutôt bien marché ((1,8 million de téléspectateurs pour 27,7% de PDM et 40,7% sur la ménagère). La suite des aventures d'Harry Roselmack sera diffusée le 13 avril, à 23h20 sur TF1.
Nous espérons, pour l'équilibre de l'information, que les prochaines immersions d'Harry seront faites comme il l'avait annoncé, au coeur des autres religions comme le judaïsme et le christianisme...