Jean Dujardin en couverture de GQ Magazine
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Il ne croit pas à l'Oscar et pourtant, il vient d'obtenir un Golden Globes, pour son interprétation muette dans The Artist, réalisation de celui qui l'a dirigé dans OSS 117, Michel Hazanavicius. Devant la folie que provoque ce film outre-Atlantique, Jean Dujardin tente de garder les pieds sur terre, acceptant poliment être l'homme de l'année 2011 du magazine GQ et répond aux questions de Frédéric Taddéi pour la revue masculine.
La folle campagne pour les Oscars de The Artist aux Etats-Unis ne fait pas tourner la tête de Jean Dujardin : "Intellectuellement, c'est très pauvre. [...] Je n'en peux plus. En plus, je ne comprends rien à ce que me disent les Américains ! Bon, là, je commence à connaître quelques questions par coeur mais dès que ça sort un peu des sentiers battus, je fais 'hein ?'. Ça me protège. J'ai l'impression d'être dans une chambre capitonnée. Au moins, ça m'économise." Et un parcours aux Etats-Unis, à l'image de La Môme Marion Cotillard ? "Je ne crois pas une seconde que je puisse avoir une carrière là-bas."
Visiblement, Jean Dujardin préfère la France. Il veut bien jouer le jeu des Oscars mais n'en fait pas son axe de carrière. A l'aube de ses 40 ans, il est serein : "Je ne suis pas mal du tout. Le chiffre ne m'angoisse pas." Ce qui ne l'empêche pas de s'interroger, mais son ami Jean-Paul Belmondo, à qui on le compare souvent, est là : "J'ai bouffé avec lui la dernière fois et je lui ai demandé : 'Mais tu n'as jamais eu de moments d'angoisse ou de doutes ?' Il me fait 'Non !' Ça voulait dire : Mais pourquoi se polluer avec ça ? [...] On se voit, on boit et on bouffe ensemble, un tartare généralement. [...] J'écoute les quelques conseils qu'il peut me donner... Je pense souvent à lui, quand je ne suis pas très bien. Je me demande comment il réagirait, comment il serait. Moi, je n'ai aucune certitude, jamais, sur rien."
Rongé par le doute, il est surtout loin d'avoir la grosse tête et ne renie rien de ses accomplissements passés, de Graines de stars à Cannes : "On me voit comme un miraculé ! [...] Chez moi, j'ai mis le prix d'interprétation de Cannes à côté de mon Sept d'Or. Je trouve que c'est très cohérent, c'est complètement ma carrière." Pas prétentieux et pas intouchable non plus, il précise qu'il n'est pas une garantie pour faire des entrées : "Non, sinon je ferais un film qui s'appellerait Le Chameau, où je ferais le chameau pendant une heure et demie, et ça ferait 7 millions d'entrées !"
Jean Dujardin a la recette pour ne pas perdre les pédales dans ce tourbillon médiatique. Savoir prendre du recul : "Je ne pleure jamais après un tournage." Etre bon vivant : "Oui. Je bois beaucoup, je tiens bien, j'adore ça. Je trouve qu'on ne boit pas assez, qu'on ne fume pas assez." D'ailleurs, il a fumé devant les Américains lors de sa tournée pour les Oscars : "Oui, ça fait assez français, ils aiment bien ça."
Réaliste, il analyse les situations avec humour : "Je passe du costard trois pièces [de George Valentin dans The Artist] à ce pauvre type qui se branle dans une salle de bain [dans Les Infidèles]." Il se montre de dos, tout nu et se baisse dans Les Infidèles : "C'est parce que je me fous de mon image."
Comme tout artiste médiatisé, il est courtisé par le milieu de la politique ? Il reçoit des textos de la gauche et de la droite pour assister aux meetings : "La politique, c'est privé. C'est comme la religion, ils ne m'auront pas." Il n'affiche pas ses choix mais parle d'argent. Si les Français en veulent aux acteurs qui gagnent trop d'argent : "Eh bien on paiera. On paiera plus."
De l'amour il parlera alors, en évoquant l'infidélité masculine, fil rouge du film à sketches Les Infidèles qu'il co-réalise et dans lequel il joue, explore l'infidélité du côté masculin. Personnellement, il ne croit pas à l'explication populaire de l'infidélité masculine (les hommes ont des besoins à assouvir) : "Bien sûr que non, je ne veux pas y croire. Je me dis que chaque couple est un nouveau couple. Je me réinvente ma vie, je me réinvente tout. [...] Que ce soit au cinéma ou dans mon couple, je ne choisis que du sur mesure." Des lignes que son épouse Alexandra Lamy sera heureuse de lire.
Pour le moment, Jean Dujardin gère au mieux l'explosion de sa carrière. Reste à attendre les Oscars, dont les nominations seront dévoilées le 24 janvier et qui se dérouleront le 26 janvier. Tout semble faire croire qu'il fera partie des nommés, tout comme sa partenaire, la sublime Bérénice Bejo, qu'on pouvait croiser avec son compagnon Michel Hazanavicius à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle le 18 janvier. Attention, The Artist ne fait pas forcément l'unanimité. The Hollywood Reporter rapporte que des habitants de Liverpool ont demandé à être remboursés, car ils ne savaient pas qu'ils allaient voir un film muet et en noir et blanc... Si l'envie leur prend, ils peuvent former une ligue de spectateurs déçus avec la personne qui a porté plainte contre Drive, estimant que le long métrage ne correspondait pas au film d'action à la Fast and Furious qu'elle pensait voir...
A noter, les autres hommes de l'année sont : Justice (catégorie "Musiciens"), Emmanuel Carrère (écrivain), Cyril Lignac (Chef), Vincent Clerc (Sportif), Stéphane Guillon (Homme le plus stylé), Charlie Winston (prix unconventional chic Lacoste/GQ), Arnaud Montebourg (Politique), Kyan Khojandi (humoriste), Bruce Toussaint (Animateur), Hugh Laurie (Star mondiale) et Bertrand Meheut (Businessman).
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine GQ du mois de février 2012.
La folle campagne pour les Oscars de The Artist aux Etats-Unis ne fait pas tourner la tête de Jean Dujardin : "Intellectuellement, c'est très pauvre. [...] Je n'en peux plus. En plus, je ne comprends rien à ce que me disent les Américains ! Bon, là, je commence à connaître quelques questions par coeur mais dès que ça sort un peu des sentiers battus, je fais 'hein ?'. Ça me protège. J'ai l'impression d'être dans une chambre capitonnée. Au moins, ça m'économise." Et un parcours aux Etats-Unis, à l'image de La Môme Marion Cotillard ? "Je ne crois pas une seconde que je puisse avoir une carrière là-bas."
Visiblement, Jean Dujardin préfère la France. Il veut bien jouer le jeu des Oscars mais n'en fait pas son axe de carrière. A l'aube de ses 40 ans, il est serein : "Je ne suis pas mal du tout. Le chiffre ne m'angoisse pas." Ce qui ne l'empêche pas de s'interroger, mais son ami Jean-Paul Belmondo, à qui on le compare souvent, est là : "J'ai bouffé avec lui la dernière fois et je lui ai demandé : 'Mais tu n'as jamais eu de moments d'angoisse ou de doutes ?' Il me fait 'Non !' Ça voulait dire : Mais pourquoi se polluer avec ça ? [...] On se voit, on boit et on bouffe ensemble, un tartare généralement. [...] J'écoute les quelques conseils qu'il peut me donner... Je pense souvent à lui, quand je ne suis pas très bien. Je me demande comment il réagirait, comment il serait. Moi, je n'ai aucune certitude, jamais, sur rien."
Rongé par le doute, il est surtout loin d'avoir la grosse tête et ne renie rien de ses accomplissements passés, de Graines de stars à Cannes : "On me voit comme un miraculé ! [...] Chez moi, j'ai mis le prix d'interprétation de Cannes à côté de mon Sept d'Or. Je trouve que c'est très cohérent, c'est complètement ma carrière." Pas prétentieux et pas intouchable non plus, il précise qu'il n'est pas une garantie pour faire des entrées : "Non, sinon je ferais un film qui s'appellerait Le Chameau, où je ferais le chameau pendant une heure et demie, et ça ferait 7 millions d'entrées !"
Jean Dujardin a la recette pour ne pas perdre les pédales dans ce tourbillon médiatique. Savoir prendre du recul : "Je ne pleure jamais après un tournage." Etre bon vivant : "Oui. Je bois beaucoup, je tiens bien, j'adore ça. Je trouve qu'on ne boit pas assez, qu'on ne fume pas assez." D'ailleurs, il a fumé devant les Américains lors de sa tournée pour les Oscars : "Oui, ça fait assez français, ils aiment bien ça."
Réaliste, il analyse les situations avec humour : "Je passe du costard trois pièces [de George Valentin dans The Artist] à ce pauvre type qui se branle dans une salle de bain [dans Les Infidèles]." Il se montre de dos, tout nu et se baisse dans Les Infidèles : "C'est parce que je me fous de mon image."
Comme tout artiste médiatisé, il est courtisé par le milieu de la politique ? Il reçoit des textos de la gauche et de la droite pour assister aux meetings : "La politique, c'est privé. C'est comme la religion, ils ne m'auront pas." Il n'affiche pas ses choix mais parle d'argent. Si les Français en veulent aux acteurs qui gagnent trop d'argent : "Eh bien on paiera. On paiera plus."
De l'amour il parlera alors, en évoquant l'infidélité masculine, fil rouge du film à sketches Les Infidèles qu'il co-réalise et dans lequel il joue, explore l'infidélité du côté masculin. Personnellement, il ne croit pas à l'explication populaire de l'infidélité masculine (les hommes ont des besoins à assouvir) : "Bien sûr que non, je ne veux pas y croire. Je me dis que chaque couple est un nouveau couple. Je me réinvente ma vie, je me réinvente tout. [...] Que ce soit au cinéma ou dans mon couple, je ne choisis que du sur mesure." Des lignes que son épouse Alexandra Lamy sera heureuse de lire.
Pour le moment, Jean Dujardin gère au mieux l'explosion de sa carrière. Reste à attendre les Oscars, dont les nominations seront dévoilées le 24 janvier et qui se dérouleront le 26 janvier. Tout semble faire croire qu'il fera partie des nommés, tout comme sa partenaire, la sublime Bérénice Bejo, qu'on pouvait croiser avec son compagnon Michel Hazanavicius à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle le 18 janvier. Attention, The Artist ne fait pas forcément l'unanimité. The Hollywood Reporter rapporte que des habitants de Liverpool ont demandé à être remboursés, car ils ne savaient pas qu'ils allaient voir un film muet et en noir et blanc... Si l'envie leur prend, ils peuvent former une ligue de spectateurs déçus avec la personne qui a porté plainte contre Drive, estimant que le long métrage ne correspondait pas au film d'action à la Fast and Furious qu'elle pensait voir...
A noter, les autres hommes de l'année sont : Justice (catégorie "Musiciens"), Emmanuel Carrère (écrivain), Cyril Lignac (Chef), Vincent Clerc (Sportif), Stéphane Guillon (Homme le plus stylé), Charlie Winston (prix unconventional chic Lacoste/GQ), Arnaud Montebourg (Politique), Kyan Khojandi (humoriste), Bruce Toussaint (Animateur), Hugh Laurie (Star mondiale) et Bertrand Meheut (Businessman).
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine GQ du mois de février 2012.