Objet de toutes les convoitises et des regards admirateurs, Jean Dujardin reste, malgré l'Oscar et tout le cérémonial que cela peut comporter depuis un an et son triomphe américain, un homme simple. Sur l'antenne d'Europe 1, le comédien français a évoqué avec le sourire son retour aux affaires, douze mois après avoir reçu l'Oscar du meilleur acteur et après sa dernière incartade dans le cinéma français avec Les Infidèles.
"C'est toujours Dujardin, et pas FromTheGarden", ironise l'acteur français qui le martèle à qui veut l'entendre (pourvu que cela rentre dans l'inconscient) : "Je ne serai jamais un acteur américain", s'empresse-t-il d'affirmer, sans manquer de saluer le travail de Marion Cotillard qui arbore cette double étiquette depuis qu'elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour La Môme. Son discours chauvin, Jean Dujardin le tient sous toutes les formes. Dans Gala, où il dit son admiration pour sa femme Alexandra Lamy, Jean Dujardin reste cash : "Je ne vais pas me barrer !"
Au micro de l'émission Europe 1 Matin face à Bruce Toussaint, Jean Dujardin s'est confié sans détour. "L'Oscar, on le pose et on le regarde", sinon "on vit avec, ça devient insupportable et on devient un vrai connard" répond-il lorsque le journaliste qui lui demande si la statuette n'est pas un poids. Toutefois, Jean Dujardin souligne "un luxe extraordinaire", celui d'avoir la "possibilité de monter des choses" telles que Le Débarquement, émission à sketchs en direct concoctée avec ses amis Gilles Lellouche et Guillaume Canet. Affirmant qu'il n'irait pas pour autant "draguer les gens" comme Jacques Audiard pour tenir un rôle principal, Dujardin garde des envies de jouer avec de grands cinéastes tels que Claude Lelouch ou Jean-Paul Rappeneau. Comme il l'a affirmé à Gala, "c'est en France que je rêve de grands rôles".
"Pas l'impression d'être un voleur"
Rebondissant sur la polémique des salaires touchant le cinéma français depuis plus la fin de l'année 2012, Jean Dujardin a fustigé cette "obligation de devoir se justifier". Pourtant, l'acteur français affirme "rester droit dans [ses] pompes" : "J'ai pas l'impression d'être un voleur, un imposteur". Celui qui a commencé son métier avec 200-300 francs par semaine en assurant quelques spectacles dans un café-théâtre avant de se lancer dans Graines de star au milieu des années 1990 n'a pas changé. "Je sais que je ne suis pas un gros porc, j'ai ma conscience pour moi", assène-t-il. Pour The Artist, Jean Dujardin a dû révéler qu'il avait touché 300 000 et non les 2 millions d'euros circulant dans la presse. Mais "je n'ai pas l'impression qu'on me veut du mal", assure-t-il avec le sourire.
Très prochainement, Jean Dujardin sera à l'affiche du thriller d'espionnage Möbius, où il donne la réplique aux délicieuses Belges Cécile de France et Emilie Dequenne. Pour lui, ce fut le changement qu'il apprécie tant désormais, "le chaud-froid" qui lui permet d'aimer son métier d'acteur. Face à Eric Rochant (Les Patriotes), Jean Dujardin s'est enfermé dans un rôle moins expressif, suivant les consignes de son directeur de jeu : "Eric décadenasse les situations, il ne prend pas de gants, c'est pas un mec très chaleureux", confie-t-il. Toujours est-il que l'expérience vaut le coup d'oeil pour un Jean Dujardin rare et torturé sous le prisme de la caméra d'Éric Rochant. Pour cela, il faudra attendre la sortie en salles du film le 27 février prochain.