Ce samedi 16 septembre, Kad Merad était l'invité du portrait d'Isabelle Ithurburu dans 50' Inside. L'occasion pour l'acteur qui sera bientôt à l'affiche de l'adaptation de Ruy Blas, de Victor Hugo, au théâtre Marigny, de se confier sur son rêve de devenir comédien mais aussi sur les gros sacrifices de ses parents Mohamed et Janine Merad. Pendant près de 20 ans, il cumule plein de petits boulots... Vendeur d'encyclopédies, missions au club Med, jamais le jeune Kaddour ne renonce à son rêve. Face à la journaliste de TF1, il confiait d'abord : "Je n'ai jamais renoncé. J'ai fait une tangente, je suis passé par la batterie et c'est comme ça que je me suis retrouvé au club Méditerranée. J'y étais musicien. Comme il y avait une scène et possibilité de faire des sketchs, je me suis dit tant qu'à faire et je me retrouvais tous les soirs sur scène."
Conscient de son parcours et de sa chance, le compagnon de Julia Vignali pensait également à tout l'investissement de ses parents. "Heureusement que j'ai réussi dans quelque chose parce que mes parents... imaginez... J'avais quand même une maman, que j'ai toujours, à qui quand j'ai dit 'maman je veux une batterie', et qui travaillais dans un magasin de bricolage, m'a dit 'ok'. Elle m'a acheté une batterie, elle était vendeuse mais elle s'est défoncée pour moi," reconnaissait-il. Quant à son papa, Mohamed Merad, il n'a pas non plus démérité. "Et mon père, il s'est déchiré pour nous, surtout au niveau financier. J'ai eu une mobylette moi et quand je vois aujourd'hui le prix, je me dis comment ils ont fait mes parents ? On est trois garçons...", se questionnait Kad Merad. Curieuse, Isabelle demandait justement comment ? "J'ai appris très tard que mon père était endetté à mort... Il s'endettait, il s'endettait... Pour nous payer des belles vacances (...) Je ne suis pas le seul je pense... il y a plein de parents qui n'ont plus rien", se désolait l'ami de Dany Boon.
Je ne me rendais pas compte à quel point ca pouvait bouleverser mes parents
Et de renchérir : "On vivait bien pour des gens modestes, on vivait très très bien, on était très heureux vraiment. On avait la télé couleurs et tout." Alors fier Kad ? "Mon père ça l'a rendu extrêmement fier", avouait-il plutôt que de répondre à la question de la journaliste. Il se souvenait des allers et retours de son père entre Ris Orangis et Paris tous les jours pour aller travailler et rentrer à 21 heures. Quand il remporte le César pour le rôle de Paul Tellier dans Je vais bien, ne t'en fais pas, c'est encore à ses parents qu'il pense.
"Mon père il prenait la télé en photo à chaque fois, il m'a pris aux César, mais aussi quand j'ai fait la déclaration des droits de l'homme aux Champs-Elysées pour le 14 juillet," se remémorait-il. Le papa de Kalil avouait : "Je ne me rendais pas compte à quel point ca pouvait bouleverser mes parents et bouleverser leurs vies. Ça a pris de la place pour eux, les voisins venaient alors que d'habitude ils ne venaient jamais. Ils avaient des visites tous les jours." Puis de plaisanter : "A chaque fois que j'avais un objet, mon père le mettait dans sa maison donc c'était un musée après, c'était le musée Kad Merad. Il y avait la chaise des Ch'tis, il y avait tout puisque je leur donnais tous les trucs (...) Pas facile à vivre ça."