Cela faisait huit ans que le prince William et son épouse Kate n'avait pas remis les pieds aux Etats-Unis. Pour leur grand retour de l'autre côté de l'Atlantique, le couple est radieux et est très attendu, mais un bémol vient entacher leur séjour. En effet, une polémique vient de surgir en Grande-Bretagne à propos d'un incident raciste survenu au palais de Buckingham.
Une ancienne assistante de la reine Elizabeth II a démissionné mercredi 30 novembre après avoir posé des questions insistantes sur ses origines à une militante féministe noire lors d'une réception à Buckingham, provoquant un scandale qui assombrit le déplacement du couple princier britannique, leur premier à l'étranger depuis la mort de la reine le 8 septembre. Signe de l'importance de ce voyage pour la monarchie du Royaume-Uni et son ancienne colonie américaine, la Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden - également occupé avec la venue d'Emmanuel et Brigitte Macron - irait vendredi 2 décembre "saluer le prince et la princesse de Galles" à Boston, capitale de la Nouvelle-Angleterre et cité historique symbole du colonialisme britannique avant la Révolution et l'indépendance américaine à la fin du 18e siècle.
Pour "notre première visite à l'étranger depuis la mort de ma grand-mère, je voudrais remercier la population du Massachusetts, et Boston en particulier, pour leurs nombreux hommages rendus à la reine disparue. Elle se souvenait avec une grande affection de sa visite pour le bicentenaire (de la Révolution) en 1976", a déclaré William à l'aéroport de Boston.
William et Kate ont été chaleureusement accueillis par la maire de Boston Michelle Wu, première Américaine d'origine asiatique à diriger la ville, et par la future gouverneure du Massachusetts Maura Healey, première femme lesbienne élue à la tête d'un Etat américain. Âgés de 40 ans, parents de trois enfants - George, 9 ans, Charlotte, 7 ans et Louis, 4 ans -, ils s'appliquent à projeter une image plus moderne et accessible de la monarchie, mais aussi un sens du devoir irréprochable.
La princesse de Galles s'efforce également d'afficher son style chic avec mesure, même si elle a déjà changé plusieurs fois de tenues durant une même journée. Tout a commencé avec un tailleur sombre Alexander McQueen aux épaulettes marquées, des escarpins Gianvito Rossi et surtout des boucles d'oreille en saphir qui font résonner la mémoire de Diana. Puis, pour rencontrer la maire de Boston, l'ancienne duchesse de Cambridge a choisi une robe en tartan Burberry et s'est réchauffée dans un épais manteau en laine Alexander McQueen d'un vert profond. Enfin, pour le match de basket des Celtics organisé dans le cadre des Earthshot, remise de prix créé par le prince William pour saluer toutes les innovations pour préserver la planète, Kate a choisi une veste mi-longue vintage Chanel.
Aucune rencontre n'est programmée entre William et son frère Harry, qui vit en Californie avec son épouse Meghan Markle et leurs deux jeunes enfants Archie et Lilibet. Les deux couples sont notoirement en froid, notamment depuis l'interview télévisée des Sussex aux Etats-Unis en mars 2021 face à Oprah Winfrey, qui avaient accusé la famille royale de racisme. Le décès de la reine Elizabeth après 70 ans de règne ne les a pas rapprochés. Après sa mort, ils n'ont concédé qu'une seule apparition à quatre, glaciale, au château de Windsor pour admirer les fleurs déposées en hommage à la souveraine.
William et Kate devront durant leur visite composer avec l'ombre des Sussex, plus populaires aux Etats-Unis qu'ils ne le sont au Royaume-Uni. Le 6 décembre, Harry et Meghan doivent ainsi recevoir un prix lors d'un gala à New York, saluant leur engagement humanitaire, par la fondation Robert Kennedy. En décembre est aussi attendu leur documentaire sur Netflix. Et la sortie mondiale des mémoires du prince Harry, Le Suppléant, est prévue le 10 janvier : un livre "d'une honnêteté brute" selon l'éditeur, que la famille royale britannique attend avec appréhension.