A peine mariés, le prince William et Kate Middleton étaient presque aussitôt cernés par les rumeurs de grossesse, bien des mois avant que George soit effectivement conçu - possiblement lors de la tournée royale du couple pour le jubilé de diamant en Asie et en Océanie, un an et demi plus tard. Et l'encre du stylo n'était pas encore sèche sur l'acte de naissance du petit prince, en 2012, que les mêmes rumeurs repartaient de plus belle pour annoncer l'arrivée prochaine d'un second enfant - il aura toutefois fallu patienter jusqu'à mai 2015 pour que la princesse Charlotte vienne agrandir la famille. Et voilà que, avant même la fin du voyage officiel des Cambridge au Canada, encore sous le charme des deux bambins après leur séance de jeu de jeudi dernier, le même leitmotiv resurgit. Mais sa provenance mérite qu'on s'y intéresse un peu...
Reporter émérite qui a déjà suivi le duc et la duchesse de Cambridge dans leurs précédentes aventures à l'étranger, Rebecca English est la correspondante du Daily Mail à l'occasion du voyage officiel du couple et de ses enfants au Canada, qui s'achève ce samedi 1er octobre. Et c'est elle qui, à quelques heures de son épilogue, assure que la famille pourrait s'agrandir très rapidement. Une hypothèse qu'elle livre conjointement avec Richard Kay, incontournable chroniqueur royal du même quotidien britannique, toujours très bien informé des coulisses de la famille royale et du bottin mondain. "Des sources au sein du palais disent qu'il est déjà question d'un bébé numéro 3", disent-ils de concert. Et d'insister, plus loin : "Un autre enfant est en projet, d'après ce que nous avons compris, et le plus tôt sera le mieux. Bien qu'il ait été très heureux de reproduire l'éducation façon "nous quatre" de sa grand-mère - selon la formule que son père George VI utilisait pour parler de sa femme, leurs deux filles et lui -, les amis de William ont toujours cru qu'il pense qu'il faut trois enfants pour faire une famille complète. Et Kate, bien sûr, est l'aînée de trois."
Sur le terrain, Rebecca English a voulu voir dans le comportement des Cambridge, et plus particulièrement dans celui du chef de famille, les signes avant-coureurs de ce prochain chapitre. Au fil des années, elle a constaté, même si les occasions furent peu nombreuses, la manière dont la paternité a changé le prince William : un fait que le principal intéressé a lui-même souligné à plusieurs reprises en interview et qui se traduit dans son attitude. Cette semaine, le premier "engagement" public conjoint du prince George et de la princesse Charlotte, qui consistait à profiter avec des enfants de familles de militaires d'une fête en plein air où tout avait été pensé pour leur bonheur (des poneys, des sculptures de ballon, des pistolets à bulles, etc.), lui a fourni un parfait cas d'étude : "William a fait montre de ses talents de parent, qu'on ne voit que si rarement en dehors de l'intimité de son foyer. Lui qui s'est souvent montré maladroit et dépourvu de naturel avec les enfants [c'est effectivement une impression tenace qu'ont laissée des années d'engagements royaux auprès du public, NDLR] est arrivé à maturité en tant que père", estime, assez opportunément semble-t-il, Rebecca English.
Dans les jardins de la Maison du Gouvernement à Victoria, capitale de la province de Colombie-Britannique, on ne s'est pas seulement réjouis d'entendre la princesse Charlotte, 16 mois, prononcer "dada" (papa) parmi ses premiers mots : on a aussi pu voir avec quel calme et quelle assurance William a surveillé une Charlotte visiblement fonceuse comme son frère George au même âge ("Tu veux un ballon, Charlotte ?", lui a-t-il tranquillement demandé après qu'elle a foncé sur l'arche de ballons qui avait été installée), avec quelle sérénité il accompagne chaque pas de George, sans le brider ni le contraindre (y compris au risque de le voir mettre un vent au Premier ministre Justin Trudeau, comme le jour de leur arrivée !), et gère ses petites jalousies de grand frère vis-à-vis de Charlotte (dès qu'il a vu que sa soeur allait avoir un ballon sculpté, il a réclamé, bien sûr).
Le duc de Cambridge a aussi fait en sorte de passer un maximum de temps avec ses enfants. En les emmenant dans cette tournée à l'étranger, mais aussi en aménageant l'agenda en conséquence. En dehors d'une séparation d'un peu moins de 48 heures pour visiter le Yukon, William et Kate ont pris soin de ne pas négliger George et Charlotte : outre la journée de jeudi qui leur été dédiée, entre la fête matinale et le reste de la journée de quartier libre en famille. Et ils ont profité d'un déplacement à l'écart de Victoria pour demander à la nourrice Maria Teresa Turron Borrallo de les emmener dans une ferme pédagogique de la ville à l'insu des médias, où George aurait apparemment adoré les biquettes.
De toute évidence, le recul que le prince William a pris par rapport à sa carrière royale pendant quelques mois, suite à la naissance de la princesse Charlotte en mai 2015 et au début de sa carrière de pilote d'hélicoptère-ambulance l'été qui a suivi, a été bénéfique et a joué un rôle déterminant dans cette maturation. Bien que soutenu par sa grand-mère et sa "patronne" la reine Elizabeth II, ce choix de la part du futur roi d'Angleterre avait fait l'objet de critiques...
Le duc de Cambridge, qui confiait récemment lors d'une discussion avec une famille dans un hôpital combien Diana lui "manque chaque jour", semble avoir adopté depuis qu'il est père le côté effusif de sa mère plutôt que le côté ultraréservé, en matière de sentiments, du prince Charles : "Même si cela vous rend beaucoup plus fort et meilleur à bien des égards, avoir des enfants vous rend aussi vulnérable par moments", n'a-t-il ainsi pas hésité à admettre. Prêt à devenir encore un peu plus fort et un peu plus vulnérable à la fois ?