Difficile de concilier l'agenda de cinq des membres de premier plan de la famille royale britannique, mais les médaillés olympiques et paralympiques le méritaient bien : la reine Elizabeth II et son mari le duc d'Edimbourg étaient ainsi assistés du prince William, de la duchesse Catherine de Cambridge et du prince Harry, mardi 18 octobre 2016 au palais de Buckingham, pour féliciter tous les athlètes qui ont contribué au formidable bilan de la Grande-Bretagne, 2e nation au classement des médailles lors des deux manifestations (67 médailles dont 27 en or lors des Jeux olympiques, 147 médailles dont 64 en or lors des paralympiques).
Une semaine après avoir fait équipe lors de la Journée mondiale de la santé mentale, William, Kate et Harry reformaient leur trio adulé et, tous trois passionnés de sport, affichaient une belle humeur, entourés de tant de champions. La fierté patriotique se lisait jusque dans la tenue de la duchesse, habillée d'une robe inédite Alexander McQueen jonchée de coquelicots, incontournable symbole du souvenir des combattants outre-Manche et dans le Commonwealth.
Parmi les moments forts de cette réception au palais royal : la rencontre du prince Harry et d'Ellie (Eleanor) Simmonds, qu'il a spontanément étreinte. Véritable mascotte handisport, la nageuse d'1m23, atteinte d'achondroplasie, avait fait sensation aux Jeux paralympiques de Pékin 2008 en remportant deux médailles d'or, à seulement 13 ans, et avait été décorée dans l'ordre de l'empire britannique l'année suivante, puis élevée au rang d'officier en 2013 après avoir réalisé un nouveau doublé à Londres 2012. Aujourd'hui âgée de 21 ans, elle a ajouté à Rio une cinquième médaille d'or à sa collection (ainsi qu'une de bronze) et récolté de nouvelles félicitations royales : la reine s'est penchée vers elle pour la saluer et converser, la duchesse de Cambridge lui a confié que son fils le prince George adore nager tandis que sa fille la princesse Charlotte a déjà développé une passion pour les chevaux, et le prince Harry s'est carrément accroupi pour la prendre dans ses bras. Ce dernier a également eu du succès auprès, entre autres, de l'équipe féminine de hockey, comparant Maddie Hinch à un crabe en imitant la position de la gardienne de but et taquinant sa coéquipière Susannah Townsend, blessée et munie de béquilles.
À la cavalière Natasha Baker, double championne paralympique d'équitation, Kate a répété que Charlotte adore les chevaux, et a promis, bien que ce ne soit pas sa propre passion, de l'encourager dans cette voie si elle le souhaite. "Apparemment, elle a le virus, peut-être qu'elle sera ici dans quelques années", a commenté Natasha au sujet de la petite princesse. Quant à George, c'est l'escrime qui semble le plus le fasciner en ce moment... On a vu, lors de la tournée royale au Canada, qu'il aimait bien jouer du pistolet à eau, mais ce n'est pas une discipline olympique pour le moment !
Si plus tôt dans la journée, des milliers de Britanniques s'étaient rassemblés dans les rues de Londres pour acclamer les athlètes à l'occasion d'une parade baptisée Heroes Return et émaillée d'une séance photo à Trafalgar Square, certaines des superstars de la délégation manquaient à l'appel, à l'image de Mo Farrah, Sir Bradley Wiggins, Jessica Ennis-Hill ou encore Jason Kenny et Laura Trott – ces derniers, jeunes mariés, avaient une bonne excuse puisqu'ils profitent de leur lune de miel. Côté famille royale, la princesse Eugenie d'York, initialement annoncée, faisait défaut, tandis que la princesse Anne, présidente du comité olympique britannique et seule représentante de la couronne à s'être déplacée à Rio cet été, a pris part à la parade plutôt qu'à la réception.
Le prince Harry, qui retrouvait à Buckingham certains compétiteurs de ses Invictus Games, s'est trouvé au coeur de l'actualité ces derniers jours, d'abord positivement en tant qu'ambassadeur de la campagne de sensibilisation en faveur de la santé mentale Heads Together qu'il mène avec William et Kate, avec un message vidéo enregistré à l'attention des participants du marathon de Londres 2017, mais aussi, moins favorablement, en raison d'un sujet de The Sun qui a fait bondir les services de la couronne : lundi, le tabloïd faisait sa une sur Harry, affirmant que le prince serait très remonté sur le sujet des poursuites pour crimes de guerre engagées contre des soldats britanniques, une "chasse aux sorcières" selon les mots que lui prête le journal. Fait rarissime, le palais de Kensington, son secrétariat, a émis un communiqué pour démentir, malgré le portrait positif fait du prince dans cet article, qu'il ait pu tenir des propos et émettre son opinion sur un tel sujet, alors qu'il se dévoue par ailleurs à la cause des vétérans de guerre.