Le prince Harry ne craint ni les défis, ni les kilomètres pour défendre ce en quoi il croit : de la savane du Lesotho aux étendues glacées de l'Antarctique, de la Floride au Népal... Au moment même où il boucle ses valises pour une visite officielle de quatre jours dans l'Etat himalayen (du 19 au 23 mars), le jeune homme de 31 ans se livre en toute sincérité dans un entretien exhaustif accordé à la journaliste Robin Roberts pour l'émission Good Morning America, dans le cadre de la promotion de la 2e édition des Invictus Games, en mai à Orlando. Sa mère, son désir de paternité, ses convictions, rien n'est laissé de côté.
La manière dont son frère aîné le prince William et lui-même prolongent l'engagement humanitaire de la princesse Diana est régulièrement évoquée, et chacune des interviews qu'ils acceptent se focalise immanquablement, à un moment ou un autre, sur cet aspect essentiel de leur destin. En 2013, sur les traces de sa mère en Angola dans le cadre de la lutte contre les mines anti-personnel seize ans après sa mort, Harry laissait éclater sa colère...
J'espère qu'elle regarde d'en haut, qu'elle a les larmes aux yeux
Devant les caméras de Good Morning America, en marge de ses confidences d'ancien soldat de la RAF et sur son engagement inlassable auprès des blessés de guerre, il a répété combien les "dons particuliers" de sa mère, toujours présente à la manière dont il en parle, ont inspiré et inspirent ses propres actions ; mais il a également fait un touchant amalgame entre vie publique et vie privée : "J'espère qu'elle regarde d'en haut, vous savez, qu'elle a les larmes aux yeux, incroyablement fière de ce que nous avons accompli, j'imagine. Je suis sûr qu'il lui tarde de me voir avoir des enfants, afin d'être grand-mère à nouveau. J'espère que tout ce que nous faisons, sur le plan privé et sur le plan officiel, la rend fière. Je crois que perdre sa mère à un si jeune âge finit par modeler puissamment votre vie. Bien sûr que c'est le cas, et à présent j'en suis à essayer de donner des conseils aux autres gens qui se trouvent dans des situations similaires. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour nous assurer qu'elle ne soit jamais oubliée et pour perpétuer tous les dons particuliers qu'elle avait et qu'elle incarnait quand elle était en vie. J'espère que bien des talents de ma mère transparaissent dans bien des actions que je mène."
Depuis l'ancien boudoir de la princesse Diana, qui fait aujourd'hui partie des quartiers qu'il occupe au palais de Kensington ("il m'a fallu du temps pour m'y habituer, concède-t-il, mais on n'oublie pas, on y pense tous les jours"), le prince Harry se remémore à l'invitation de son interlocutrice certains de ses souvenirs d'enfance les plus agréables, comme, peut-être, cette fois où ils se sont réfugiés chez Kurt Russell, ou cette autre : "L'un des plus joyeux, c'est quand on est allés à Disney World avec ma maman. J'ai fait Space Mountain 14 fois. J'étais là : "C'est totalement fantastique ! C'est le meilleur truc de tous les temps !" Il y a toute sorte d'endroits dans le monde où nous avons eu la chance de passer de tels moments avec notre mère ; de très, très heureux souvenirs." Revenir en Floride en mai prochain, où se trouve le fameux parc d'attractions, en ravivera certains, à n'en pas douter.
Le sujet de la paternité revient à un autre moment de la conversation, lorsqu'il est amené à évoquer son neveu le prince George et sa nièce la princesse Charlotte : "J'ai hâte que ça arrive. Ce jour-là, vous voyez, ce sera fantastique. Il y a un enfant en moi. Je veux garder ça. J'adore les enfants. J'aime tout ce qu'ils apportent. Ils ne disent que ce qu'ils pensent", clame celui qui ne cessera jamais d'être un électron libre. "Il faut qu'il y ait du fun dans la vie. Sinon, wow, imaginez une vie sans fun... Il faut qu'on vous prenne au sérieux, mais j'espère que je suis un oncle fun", renchérit-il. Et de livrer, comme une illustration, sa vision personnelle du câlin : "Tout le monde a besoin d'un câlin de temps en temps, et il se trouve qu'on n'a pas arrêté de me dire et de me répéter que je suis très bon pour ce qui est des câlins, c'est génial. Quand vous êtes prince, vous devez serrer des mains. Je préférerais faire un câlin plutôt que serrer la main la plupart du temps - avec les gens que je connais, hein, avant que quiconque aille se faire des idées !"
Dès demain, le prince Harry entamera sa visite officielle au Népal en représentation de la reine Elizabeth II et du Royaume-Uni, à l'occasion du bicentenaire des relations bilatérales. Le jeune homme s'est personnellement investi dans l'organisation de son agenda pour rencontrer au maximum la population. Il séjournera d'ailleurs auprès des autochtones plutôt que dans un grand hôtel et s'intéressera particulièrement à la manière dont le pays se relève des terribles séismes de 2015, ce pour quoi il prenait hier part à une réunion préparatoire.