C'est toujours en délicatesse avec ses hanches et aidé de béquilles, mais aussi soulagé d'un poids et entouré de sa famille parée de beaux atours, que le roi Juan Carlos Ier d'Espagne donnait hier au palais de la Zarzuela une grande réception officielle en l'honneur des personnalités du corps diplomatique en fonction dans la péninsule ibérique.
En dépit des coupes drastiques faites dans le budget de la Maison royale pour 2013, révisé à la baisse à 7,83 millions d'euros, qui affectent notamment les dépenses en matière de protocoles et cérémonies de ce genre, comme annoncé en début de semaine, le monarque n'a pas lésiné sur les moyens ni sur les apparences pour ce grand rendez-vous relationnel du début d'année.
En présence du chef du gouvernement Mariano Rajoy et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération José Manuel García-Margallo, le souverain espagnol, qui a fêté le 5 janvier son 75e anniversaire, a reçu une importante délégation dans la Salle du Trône, à laquelle il a adressé, après avoir salué le nonce apostolique Mgr Renzo Fratini, un discours galvanisant : "Aucun pays au monde, aussi grand soit-il, ne peut assurer le bien-être de ses citoyens sans tenir compte de l'interdépendance croissante dans laquelle évoluent les individus et les nations", a affirmé le monarque, pointant notamment du doigt les défis posés par la crise à la construction européenne, et mettant en avant le désir de son pays de participer au processus international en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a également eu des mots pour, en 2013, le 40e anniversaire des relations entre l'Espagne et la Chine, le 400e de l'amitié avec le Japon, et pour le Mali, appelant de ses voeux l'éradication du terrorisme.
Des paroles sages, dans la lignée de son opération rachat initiée par une rare interview télé, prononcées devant un cortège d'officiels, mais aussi devant son épouse la reine Sofia dans une robe verte des grandes occasions, et devant le couple princier, qui héritera un jour de ce genre de situation. Au côté du prince Felipe, la princesse Letizia, relativement avare en couleurs d'ordinaire, ne manquait pas de faire sensation, moulée dans une fabuleuse robe rouge rebrodée de dentelle sur le buste, sur les flancs et sur les manches, longues. Plus coutumière des tailleurs pantalons sans grand relief pour ses missions au palais madrilène, la princesse des Asturies avait, en parant ainsi sa silhouette toujours impeccable, à 40 ans, de la couleur nationale par excellence, sorti l'artillerie lourde pour cette cérémonie qui s'est achevée par une réception dans la Salle des Colonnes.Et comme par un effet de loi des séries, si Letizia avait le lendemain (ce jeudi 24 janvier) renoué avec la sobriété et le noir pour l'inauguration d'un complexe résidentiel pour personnes âgées à la pointe de la modernité à Felechosa, c'est à nouveau vêtue de rouge, dans un manteau rouge vif ceinturé, qu'elle réapparaissait dans l'après-midi toujours en compagnie du prince Felipe pour le 125e anniversaire de l'Institut Ophtalmologique Fernández-Vega d'Oviedo.