Mariage pluvieux, mariage heureux. Ce week-end, la capitale de la noblesse européenne se nommait Tutzing, petite ville de Bavière lovée contre la rive occidentale du lac Starnberg. C'est là, à moins de 30 kilomètres au sud de Münich, que la princesse Maria Theresia de Thurn und Taxis, fille aînée du 11e prince de Thurn und Taxis, et accessoirement hipster diplômée en cinéma, et l'artiste londonien Hugo Wilson célébraient samedi 13 septembre 2014 leurs noces, devant un cortège d'invités qui comptait quelques célébrités, de la star hollywoodienne Rosamund Pike à Andrea Casiraghi, fils aîné de la princesse Caroline de Hanovre...
Un mariage d'artistes
Resplendissante dans une robe Vivienne Westwood ornée de motifs de roses, la princesse Maria Theresa, qui aura 34 ans en novembre, a été conduite à l'autel de l'église Saint Joseph par son frère cadet, Albert, 12e prince de Thurn und Taxis, chef de la maison princière depuis 1990 et la disparition de leur père Johannes. Fou de courses automobiles et pilote à ses heures, le jeune homme de 31 ans, à la tête d'un patrimoine colossal (fondée au XVIe siècle, la maison princière a bâti sa fortune sur les services postaux, les brasseries et les propriétés terriennes), a pris son temps. Si son défunt époux n'était plus de ce monde pour voir l'aînée de leurs trois enfants convoler, la princesse Gloria, mère de la mariée, était aux anges en ce jour important, et manquait pas, vêtue d'un Dirndl (la robe traditionnelle bavaroise) à motif Vichy et d'une fourrure blanche, de laisser éclater sa joie.
Plutôt que la Grande-Bretagne, patrie du marié où Maria Theresia a étudié (d'abord le cycle secondaire, puis, après un passage à Madrid, des études supérieures dans le monde des médias et du divertissement) et où elle vit aujourd'hui avec lui (à Londres) et travaille comme journaliste et artiste, ou bien la cossue Regensburg (Ratisbonne), fief des Thurn und Taxis où se trouve leur résidence du château St Emmeram, la princesse et son bien-aimé ont choisi le décor paisible de Tutzing pour s'unir. La jeune femme y a des souvenirs précieux, ceux de ses vacances dans la résidence d'été de la famille, le château Garatshausen (aujourd'hui propriété de la commune de Feldafing), qui vit passer dans ses murs l'impératrice Sissi et où avait lieu la réception organisée pour le mariage.
Malgré le festival qui se déroulait simultanément dans la commune, le calme régnait aux abords de la magnifique église située à proximité de la mairie. Et pour cause : interruption forcée des festivités de 16 à 18 heures ! La ville était même "assoupie", à en croire une journaliste du Süddeutsche Zeitung présente sur place, qui a constaté qu'une "fine pluie tombait dans les rues désertes". Mais vers 15h30, le parvis de l'édifice religieux était devenu très fréquenté, notamment par les médias, que le maire de Tutzing a accueillis chaleureusement, et les habitants, curieux de voir ce noble mariage. Dans ce public, on attend fiévreusement l'apparition de la mariée en parlant volontiers de sa mère, la princesse Gloria, une figure locale dont on voit régulièrement passer la Ferrari, considérée comme "un membre comme un autre de la communauté" et toujours "très aimable", "pas hautaine".
Andrea Casiraghi et Tatiana dans un cortège haut en couleur
Puis les invités, venus célébrer le mariage du couple formé il y a cinq ans environ dans la sphère artistique londonienne, commencent à défiler : parmi eux, beaucoup appartiennent à la bonne société britannique. Certains, malgré la météo maussade, portent des lunettes de soleil ; histoire de cacher les stigmates de l'enterrement de vie de jeune fille de la veille au soir, organisée dans la chic discothèque munichoise P1 ? En provenance d'Angleterre, on reconnaît notamment l'excellent producteur anglais Mark Ronson, accompagné par son épouse Joséphine de la Baume, ainsi que le styliste Philip Colbert et son épouse Charlotte, qui ont été l'une des principales attractions du cortège, lui avec un costume parsemé de homards bien rouges, et elle habillée littéralement en sirène, avec une nageoire jaune. Osé. Résidents londoniens, avec leur fils Sacha né en mars 2013, Andrea Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Hanovre, et sa femme Tatiana Santo Domingo sont vite repérés. Quelques mois après leur propre mariage, célébré dans le plus grand chic et sous la neige à Gstaad, en Suisse, le neveu du prince Albert de Monaco et la créatrice de la marque Muzungu Sisters accompagnent leurs amis sur le même chemin. Auprès des vieilles dames, il était de loin plus connu que la belle Rosamund Pike : enceinte de son second enfant, l'actrice londonienne était présente à la noce, superbe, avec son compagnon Robie Uniacke, avant de filer à Toronto assurer la promo du film Gone Girl.
À propos de chemin, le marié, qui a quitté sa famille aisée à 17 ans pour devenir peintre en Italie, a eu du mal à s'en frayer un. Quelques instants plus tard, sa future femme arrive, à bord d'une Bentley couverte de ballons. Après une heure et demie entre les mains du coiffeur Grehard Meir, superbe dans sa robe Vivienne Westwood, elle pénètre dans l'église, décorée dans des tons saumon, au bras de son frère Albert, pas peu fier. Au cours de la cérémonie, conduite par Alexander Sherbrooke, leur soeur Elisabeth fera ensuite une lecture, et des airs classiques (Mozart, Haendel et Bach) chantés par la chorale locale, sous la direction d'Helene von Rechenberg, retentiront.
À l'issue du service, direction le château familial pour une grande réception. Les 200 convives n'auront sans doute pas été les seuls à profiter de la fête : les 171 pensionnaires de la maison de retraite jouxtant le parc Garatshausen avaient une vue imprenable sur la noce. La princesse Gloria leur avait au préalable rendu une petite visite pour les prévenir du tapage à venir et leur demander leur indulgence, les jeunes ayant l'intention de danser jusqu'à l'aube...