Une traversée magnifique en bateau, des mariés et leur cortège sublimes, un dîner de rêve, une pièce montée de macarons sculpturale, un bouleversant discours du marié qui a tiré des larmes à ses convives, avant que la fête règne sur la nuit : point d'orgue du mariage de la princesse Madeleine de Suède et du financier britanno-américain Chris O'Neill, samedi 8 juin 2013 à Stockholm, la réception donnée sous un chapiteau installé dans les jardins du palais Drottningholm a été un véritable feu d'artifices d'émotions. À l'image de la cérémonie qui l'avait précédée.
Après les images merveilleuses de son émotion en la chapelle royale, des baisers de son désormais mari à la sortie de l'église, de leurs poses dans la cour intérieure du palais royal ou encore de leur bonheur lors de leur brève procession en calèche, il ne manquait plus que celles de l'arrivée de la princesse et de son époux au palais familial où Madeleine est née et a grandi. Partie il y a quelques années vivre (et se reconstruire, après des fiançailles rompues) à New York, où elle a rencontré Christopher, c'est là, en ces lieux classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991, que la fille cadette du roi Carl XVI Gustaf de Suède et de la reine Silvia tenait plus que tout à célébrer son amour, entourée de ses proches et de ses invités de marque, 400 convives au total.
La croisière (s')amuse, la mariée se change
"A love boat." Un superbe défilé de têtes couronnées en goguette a ainsi eu lieu sur le ponton de Drottningholm, fief royal situé sur l'île Lovön, une des îles du Lac Mälar, à l'ouest de Stockholm. Mary et Frederik de Danemark complices avec Märtha-Louise, Mette-Marit et Haakon de Norvège, Charlene de Monaco, Marie et Joachim de Danemark, Pavlos et Marie-Chantal et Nikolaos et Tatiana de Grèce, ou encore, bien sûr, le couple royal ainsi que la princesse Victoria et le prince Daniel, qui s'étaient laissé aller en cachette à un fougueux élan de tendresse lors de la traversée : sous un beau soleil pâle, avec les eaux tranquilles du Mälar pour décor, le prestige et le chic déferlaient par vagues... L'héroïne du jour, elle, s'apprêtaient à abandonner sa robe de mariée Valentino pour une robe de bal magnifique, sertie de diamants, que sa mère la reine Silvia avait portée en 2001 pour la soirée des Prix Nobel.
Les 400 invités de la noce conviés à dîner, après la cérémonie de mariage en la chapelle du palais royal, avaient été acheminés à bord d'un bus de la municipalité de Stockholm jusqu'aux terrasses d'Evert Taubes, un peu au sud du palais. De là, ils embarquaient à bord des SS Stockholm, réservé aux jeunes mariés et à leurs invités d'honneur, MS Gustafsberg VII et MS Waxholm III, à destination de Drottningholm, où le dîner concocté par le chef d'origine italienne Stefano Catenacci, du restaurant OperaKällaren qu'affectionne la princesse Madeleine, débutait à 20h. Une traversée d'une heure, où le champagne était déjà à volonté.
Délices de Suède au menu, larmes au dessert...
Au menu, les mets scandinaves étaient naturellement à l'honneur. Oeufs de coregone (poisson d'eau douce) de Kalix (Nord de la Suède), dits "caviar de Kalix", en cornet avec crème fraîche citronnée et épicée, émulsion de Skagen avec pain de seigle croustillant, hareng à la moutarde en robe de carotte, terrine de hareng mariné, oeuf de Gotland et écume de caviar et mini-tartelettes au fromage de Västerbotten en entrée ; truite saumonée cuite au beurre avec asperges blanches bouillies, asperges vertes frites, asperges violettes crues marinées, et compotée d'échalotes et tomates, avec beurre noisette, raifort, huile de ciboulette et oeufs de saumon ; puis filet de veau de la ferme d'Holmberg rôti en croûte de moutarde de Västervik et sauce au cidre d'Astrakan, variation de carottes et mini-choux-fleurs rôtis, de la ferme Nobis ; en dessert, une Pavlova (à base de meringue) avec sorbet de fraises sauvages, glace à la fraise, chocolat blanc et fraises sauvages fraîches. Côté boissons, après un Graham Beck Blanc de Blancs brut 2008 en apéritif, schnaps et bière ou Riesling Trimbach Vieilles Vignes 2009 accompagnaient au choix les hors d'oeuvre, un champagne Pommery Grand Cru Millésime 2005 pour le poisson, un Auxey-Duresses 1er Cru 2010 La Chapelle Dom. Lafouge pour le veau, et du Sattlerhof Beerenauslese 2010 Südsteiermark sur le dessert. Le tout avec de la vaisselle et du linge de table historique, dont des pièces datant de plus d'un siècle. Une pièce montée de macarons somptueuse, qu'on peut découvrir sur Aftonbladet, avait également été réalisée en guise de gâteau de mariage, sur un socle orné de roses.
L'ambiance semblait plus que chaleureuse à l'intérieur : régulièrement, les convives apparaissaient au balcon du palais donnant sur le lac pour se rafraîchir ou fumer une cigarette, comme l'a fait Chris O'Neill à plusieurs reprises, sauf une fois où c'est un cigare de circonstance qu'il avait aux lèvres. Le marié, qui était nerveux avant et pendant la cérémonie, pouvait alors se détendre et savourer. Attentionné envers Madeleine, qui a eu 31 ans ce lundi 10 juin, durant tout le dîner selon des témoins, Chris O'Neill, qui aura 39 ans le 27 juin, a littéralement bouleversé ses invités au milieu de la nuit : les toasts pleins d'effusion, notamment celui du roi Carl XVI Gustaf, s'étaient succédé depuis 22h, avant l'arrivée de la pièce montée vers minuit et la valse des mariés ouvrant le bal, quand la déclaration d'amour enflammée du marié à la mariée a fait chavirer l'auditoire et tiré des larmes à beaucoup, vers 1h du matin. Chris y évoquait notamment son père Paul O'Neill, décédé en 2004, confiant combien il aurait aimé qu'il connaisse la princesse Madeleine. "Chris vient de faire un discours qui a fait pleurer tout le monde ! Maintenant, il est temps de faire la fête !", écrivit sur Twitter le golfeur Jesper Parnevik.
Animée notamment par la chanteuse Marie Fredriksson, du groupe Roxette, qui interpréta une chanson inédite en l'honneur du couple en guitare-voix, et par Carl Falk, collaborateur de Westlife, One Direction ou encore Coldplay, la nuit, au son de morceaux comme Sweet Child O'Mine des Guns and Roses ou What Is Love d'Haddaway, a été fabuleuse...