L'infatigable Marion Cotillard n'a même pas quitté l'affiche des salles obscures avec Juste la fin du monde de Xavier Dolan qu'elle débarque avec Mal de pierres, puissant mélodrame de Nicole Garcia. Elle enchaîne les performances intenses, acclamée par le public comme par la critique. Mais à force d'être ultrasollicitée, l'actrice doit faire des choix et parfois céder sa place.
En préparant son long métrage Le Passé qui se déroule en France, le réalisateur d'Une séparation, Asghar Farhadi, avait songé à Marion Cotillard. Mais elle a dû refuser le film : "Là, c'était un vrai déchirement, car j'avais donné mon accord. Seulement, j'étais épuisée, il fallait que je m'arrête... Cela dit, je n'ai aucun regret, parce que Bérénice Bejo était magistrale dans le rôle." La comédienne muette de The Artist décrochera d'ailleurs en effet le prix d'interprétation au Festival de Cannes en 2013. La même année, Marion Cotillard était aussi en compétition avec The Immigrant de James Gray.
Tim Burton, qui l'avait choisie dans Big Fish avant même qu'elle soit connue à Hollywood grâce à La Môme, lui a proposé deux autres films qu'elle n'a pas pu faire, "malheureusement". Il lui arrive néanmoins parfois de surmonter son besoin de faire une pause. Ainsi, pour Arnaud Desplechin avec qui elle a tourné il y a vingt ans dans Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), elle n'a pas voulu refuser : "En 1996, j'étais encore un bébé [de 21 ans, NDLR], tout m'échappait. Aujourd'hui, je sais qu'Arnaud est génial, je ne pouvais pas passer à côté." Elle figurera donc bientôt au casting des Fantômes d'Ismaël.
En novembre, c'est face à Brad Pitt qu'elle apparaîtra dans Alliés de Robert Zemeckis – un tournage hollywoodien qui lui vaudra d'être, malgré elle, au coeur du tourbillon du divorce des Brangelina. Le mois suivant, elle retrouvera le réalisateur et son partenaire de Macbeth, respectivement Justin Kurzel et Michael Fassbender, pour le film d'aventures Assasssin's Creed. Dans son agenda, il y a aussi Rock'n'roll, la nouvelle réalisation de Guillaume Canet, son compagnon, papa de son fils Marcel (5 ans), avec qui elle attend son deuxième bébé.
Marion Cotillard donne beaucoup, mais elle estime que tout est surtout une affaire de confiance. Si le metteur en scène ne lui inspire aucune envie, les choses se compliquent : "Je ne peux rien donner. C'est très douloureux. Sur le tournage, on fume un paquet par jour. Et ensuite, il faut aller sur les plateaux de télé pour défendre le film, alors que l'on sait qu'il est nul. Oui, ça m'est arrivé."
Peut-être parle-t-elle du Dernier Vol de Karim Dridi, dans lequel elle avait donné la réplique à son amoureux. En 2012, elle avait en effet dit à The Hollywood Reporter tout le mal qu'elle pensait de cette expérience : "Le réalisateur n'avait aucune idée de ce qu'on faisait là et il ne savait pas quoi faire de son film." Karim Dridi ne s'était pas démonter : "Si elle n'est pas pro, alors qu'elle rende le chèque de 1 million de dollars pour les huit semaines de tournage qu'on lui a donné", avait-il répondu dans les colonnes de Sud-Ouest.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine L'Obs du 13 octobre