Nikola Karabatic piégé par son téléphone portable ? C'est ce que semble indiquer un rapport de police qu'a pu consulter Libération. Et selon le quotidien, ce rapport mettrait à mal la défense de la star du hand tricolore, qui a toujours nié avoir eu un quelconque rôle dans l'affaire des paris suspects qui hante le club de Montpellier.
Nikola Karabatic a toujours nié avoir parié ou même avoir participé de près ou de loin aux paris qu'ont pris certains joueurs de l'équipe de Montpellier, pariant sur un score défavorable en leur faveur à la mi-temps du match disputé face à Cesson-Rennes le 12 mai 2012. Pourtant, l'étude de la géolocalisation des téléphones portables de Nikola Karabatic et de sa compagne Géraldine Pillet, un temps suspectée d'être au centre du système, semble montrer que c'est bien l'ancien joueur de Montpellier qui aurait consulté la cote du match sur l'application Parions Sports de son téléphone portable, alors qu'il avait toujours indiqué que sa compagne était responsable... Ce 12 mai à 9h36, heure à laquelle l'application a été consultée, il était pourtant impossible que Géraldine Pillet ait pu consulter le portable de son compagnon. "Il apparaissait que les zones de couverture respectives de ces téléphones étaient distinctes (...). Élément tendant à démontrer que l'auteur de cette consultation [l'application Parions Sports, NDLR] était bien M. Nikola Karabatic et non pas Mme Géraldine Pillet", indique le rapport.
Nikola Karabatic, qui avait convaincu la Fédération qu'il n'y était pour rien, ce qui avait entraîné la levée de sa suspension, devra donc s'expliquer sur cette nouvelle information qui met à mal la défense du joueur qu'il avait tenu le 29 janvier dernier face aux juges de Montpellier. "C'est ma copine qui a parié sans me consulter", "Je n'allais pas la taper" pour l'en empêcher, avait-il notamment déclaré, tentant d'expliquer pourquoi son téléphone avait été utilisé pour consulter l'application incriminée : "Je ne sais pas. Que ce soit mon téléphone ou l'ordinateur que j'ai à la maison, tout le monde le consulte, que ce soit ma copine ou ma famille. Il est possible que ma copine s'en soit servie." Géraldine Pillet avait pour sa part reconnu avoir utilisé le téléphone de son compagnon et avoir parié 1 500 euros sur le match.
Une somme qui correspond à un retrait effectué par Nikola Karabatic le 9 mai, alors que le handballeur est réputé pour ne jamais retirer d'argent liquide sur lui. Là encore, les juges se posent de nombreuses questions et restent dubitatifs devant l'explication de l'intéressé. Il aurait retiré cette somme pour préparer un voyage à Ibiza avec les autres joueurs de l'équipe à la fin du mois de mai. Hasard ou coïncidence, le 12 mai au matin, Géraldine Pillet parie exactement la même somme. Une somme qui lui appartient selon elle, et qu'elle a apportée de Paris, ne voulant pas laisser d'objets de valeur dans le studio parisien qu'elle occupe.
Une nouvelle qui vient un peu plus ternir la réputation des sept joueurs mis en cause, Nikola Karabatic, Issam Tej, Dragan Gajic, Mladen Bojinovic, Samuel Honrubia, Luka Karabatic et Primoz Prost, déjà mise à mal par la sortie d'un rapport d'expertise qui avançait que les joueurs de Montpellier avaient fait preuve d'une "carence volontaire indéniable du niveau de jeu de la part de certains joueurs" lors de la rencontre entre Montpellier et Cesson...