Omar Sy lors de l'émission "Vivement Dimanche" le 1er octobre 2014 au Studio Gabriel à Paris, pour une diffusion le 5 octobre 2014© BestImage
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Omar Sy homme de l'année selon le palmarès du magazine GQ, édition française : on se réjouit pour l'acteur, qui fait ainsi la couverture de la revue avec classe et charme, mais ce n'est pas une surprise pour autant. L'Intouchable aux 19 millions d'entrées, vedette du petit écran transformée film après film par le duo Nakache-Toledano en acteur bankable et césarisé, avait tout pour figurer en haut de la liste. Déjà parmi les personnalités préférées des Français selon l'enquête du Journal du dimanche, Omar Sy monte toujours plus haut, mais garde la tête froide.
Fini le complexe d'imposture
En interview pour GQ magazine, Omar Sy, amuseur public de Canal+ durant plus de dix ans, fait des blagues, mais son ton devient très sérieux quand il aborde certains sujets. Ses parents, en premier lieu : "J'ai été élevé par des parents qui faisaient profil bas. Mon père me disait souvent : 'Ne fais pas de vagues.'." Alors il a suivi un parcours sérieux, préparant un bac de génie civil spécialisé dans le froid et la climatisation : "Je voulais décrocher ce diplôme pour monter une boîte de clim au Sénégal. Je devais partir là-bas, c'était ça l'idée." Mais à un mois des épreuves, son copain Jamel Debbouze lui propose de venir avec lui faire le show à Cannes. Pas de bac, la panique pour sa famille, qui n'est rassurée que depuis le carton d'Intouchables. Lui aussi est moins inquiet maintenant, se disant qu'il en a fini avec son complexe d'imposture.
"Je suis bien au courant que je suis noir"
Omar Sy remet les pendules à l'heure aussi, avec cette interview. On lui prête une admiration sans bornes pour Eddie Murphy, star de films cultes des années 1980-90, qu'il a regardés des tonnes de fois comme tout le monde. En fait, il n'a pas spécialement d'atomes crochus avec l'acteur comique américain - dont la carrière ne fait plus trop rêver d'ailleurs - et n'a jamais cherché à le rencontrer. Qu'on se le dise. Certes, il est une figure noire de la comédie US, et alors ? Omar Sy en a d'ailleurs assez qu'on lui demande ce que cela fait d'être un acteur noir : "Hey ! Je ne suis pas un acteur noir, les mecs, je suis un acteur ! Depuis que je suis jeune, on essaie de m'enfermer dans le 'noir' ou dans la banlieue. Eh bien non. Ça fait partie de moi - je ne le renie pas du tout, au contraire - et je suis bien au courant que je suis noir et que je viens de banlieue ! On l'entend quand je parle, on le voit dans mon comportement, je n'ai pas besoin d'en faire plus et je n'ai pas envie qu'on me réduise à cela. C'est vrai que je ne peux pas jouer un sans-papier venu de l'Est ! Mais cela s'arrête à cela."
Dieu et Omar
Figure de l'Hexagone qui a touché tant de Français, Omar Sy ne veut pas non plus être un porte-drapeau : "Quand j'étais jeune, j'ai entendu trop de gens s'exprimer à notre place sans rien savoir de notre vie pour le faire à mon tour", explique simplement l'ami du très engagé Jamel. Quant à la religion, il pèse ses mots mais se veut clair : "Ma foi en Dieu me porte depuis longtemps. Je suis musulman, et les notions d'amour et de paix qui sont les miennes m'aident à avancer dans la vie. Ça passe par être un minimum sage, prier, respecter, ne pas faire certaines choses. Comme éviter de perdre ta conscience, ne pas tomber dans les conneries que d'autres ont pu faire. Rester pacifique. Cette foi m'a mis sur une espèce de rail qui m'a conduit jusqu'à l'homme que je suis aujourd'hui."
On attend le héros de Samba dans le film Chocolat réalisé par Roschdy Zem, avec le petit-fils de Charlie Chaplin, James Thierrée. Ils formeront le célèbre duo de clowns au début du XXe siècle. Il travaille toujours sur un projet de SAV en film avec son ami Fred Testot, mais ils "galèrent sur le sujet" parce qu'ils sont "un peu frileux". Le tandem en a vu d'autres, comme en 2003 et 2005, alors qu'il venait de se faire virer par la nouvelle direction de Canal+, tandis que le producteur de leur two-men show, Dominique Pizzi, trouvait la mort dans un accident de voiture...
Une période cauchemardesque qui contraste avec son bonheur actuel. Avec sa femme Hélène et leurs quatre enfants, il est installé sereinement à Los Angeles. Là-bas, il travaille sur sa carrière américaine et l'avoue sans mal. Mais dans la Cité des anges, même dans une maison de luxe, il doit travailler dur pour trouver sa place. Celui qu'on verra dans Jurassic World a commencé par avoir un agent qui n'en avait pas grand-chose à faire de lui : "Cette meuf est pourrie, mais au moins, qu'elle ne me prenne pas pour un con !" Il rencontrera ensuite Roeg Sutherland, fils de Donald (et donc frère de Kiefer), qui se démène pour lui. Si l'oscarisé Jean Dujardin ne rêve pas d'Hollywood, le césarisé Omar Sy se dit, lui : "Pourquoi pas ?"
Et si vous cherchez Omar Sy le 20 novembre à 18h, il est sur les Champs-Elysées pour lancer les illuminations de Noël.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine GQ du mois de décembre 2014
Fini le complexe d'imposture
En interview pour GQ magazine, Omar Sy, amuseur public de Canal+ durant plus de dix ans, fait des blagues, mais son ton devient très sérieux quand il aborde certains sujets. Ses parents, en premier lieu : "J'ai été élevé par des parents qui faisaient profil bas. Mon père me disait souvent : 'Ne fais pas de vagues.'." Alors il a suivi un parcours sérieux, préparant un bac de génie civil spécialisé dans le froid et la climatisation : "Je voulais décrocher ce diplôme pour monter une boîte de clim au Sénégal. Je devais partir là-bas, c'était ça l'idée." Mais à un mois des épreuves, son copain Jamel Debbouze lui propose de venir avec lui faire le show à Cannes. Pas de bac, la panique pour sa famille, qui n'est rassurée que depuis le carton d'Intouchables. Lui aussi est moins inquiet maintenant, se disant qu'il en a fini avec son complexe d'imposture.
"Je suis bien au courant que je suis noir"
Omar Sy remet les pendules à l'heure aussi, avec cette interview. On lui prête une admiration sans bornes pour Eddie Murphy, star de films cultes des années 1980-90, qu'il a regardés des tonnes de fois comme tout le monde. En fait, il n'a pas spécialement d'atomes crochus avec l'acteur comique américain - dont la carrière ne fait plus trop rêver d'ailleurs - et n'a jamais cherché à le rencontrer. Qu'on se le dise. Certes, il est une figure noire de la comédie US, et alors ? Omar Sy en a d'ailleurs assez qu'on lui demande ce que cela fait d'être un acteur noir : "Hey ! Je ne suis pas un acteur noir, les mecs, je suis un acteur ! Depuis que je suis jeune, on essaie de m'enfermer dans le 'noir' ou dans la banlieue. Eh bien non. Ça fait partie de moi - je ne le renie pas du tout, au contraire - et je suis bien au courant que je suis noir et que je viens de banlieue ! On l'entend quand je parle, on le voit dans mon comportement, je n'ai pas besoin d'en faire plus et je n'ai pas envie qu'on me réduise à cela. C'est vrai que je ne peux pas jouer un sans-papier venu de l'Est ! Mais cela s'arrête à cela."
Dieu et Omar
Figure de l'Hexagone qui a touché tant de Français, Omar Sy ne veut pas non plus être un porte-drapeau : "Quand j'étais jeune, j'ai entendu trop de gens s'exprimer à notre place sans rien savoir de notre vie pour le faire à mon tour", explique simplement l'ami du très engagé Jamel. Quant à la religion, il pèse ses mots mais se veut clair : "Ma foi en Dieu me porte depuis longtemps. Je suis musulman, et les notions d'amour et de paix qui sont les miennes m'aident à avancer dans la vie. Ça passe par être un minimum sage, prier, respecter, ne pas faire certaines choses. Comme éviter de perdre ta conscience, ne pas tomber dans les conneries que d'autres ont pu faire. Rester pacifique. Cette foi m'a mis sur une espèce de rail qui m'a conduit jusqu'à l'homme que je suis aujourd'hui."
On attend le héros de Samba dans le film Chocolat réalisé par Roschdy Zem, avec le petit-fils de Charlie Chaplin, James Thierrée. Ils formeront le célèbre duo de clowns au début du XXe siècle. Il travaille toujours sur un projet de SAV en film avec son ami Fred Testot, mais ils "galèrent sur le sujet" parce qu'ils sont "un peu frileux". Le tandem en a vu d'autres, comme en 2003 et 2005, alors qu'il venait de se faire virer par la nouvelle direction de Canal+, tandis que le producteur de leur two-men show, Dominique Pizzi, trouvait la mort dans un accident de voiture...
Une période cauchemardesque qui contraste avec son bonheur actuel. Avec sa femme Hélène et leurs quatre enfants, il est installé sereinement à Los Angeles. Là-bas, il travaille sur sa carrière américaine et l'avoue sans mal. Mais dans la Cité des anges, même dans une maison de luxe, il doit travailler dur pour trouver sa place. Celui qu'on verra dans Jurassic World a commencé par avoir un agent qui n'en avait pas grand-chose à faire de lui : "Cette meuf est pourrie, mais au moins, qu'elle ne me prenne pas pour un con !" Il rencontrera ensuite Roeg Sutherland, fils de Donald (et donc frère de Kiefer), qui se démène pour lui. Si l'oscarisé Jean Dujardin ne rêve pas d'Hollywood, le césarisé Omar Sy se dit, lui : "Pourquoi pas ?"
Et si vous cherchez Omar Sy le 20 novembre à 18h, il est sur les Champs-Elysées pour lancer les illuminations de Noël.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine GQ du mois de décembre 2014