Metteur en scène qui brillait sur des planches ou avec une caméra, Patrice Chéreau est mort le lundi 7 octobre, succombant à un cancer du poumon à l'âge de 68 ans. Libération a annoncé la triste nouvelle et le quotidien a porté en "une" cet artiste à travers une photographie accompagnée du commentaire "Dans la solitude..." Les hommages se succèdent désormais pour le réalisateur de La Reine Margot. A commencer par celui du président de la République, François Hollande.
"L'un des plus grands artistes français vient de mourir", a salué le président François Hollande. "Il laisse une trace considérable", déclare l'Elysée dans un communiqué, soulignant que Patrice Chéreau "avait saisi le sens de tous les arts du spectacle : théâtre, opéra, cinéma". "Le monde de la culture est en deuil et la France perd, avec Patrice Chéreau, un artiste de dimension universelle qui faisait, partout dans le monde, sa fierté", ajoute-t-il.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a déclaré : "Avec Patrice Chéreau disparaît l'un de nos plus grands artistes et une part de nous-même. Nous nous sommes construits au fil de ses films, de ses pièces, de ses opéras. C'était un homme magnifique, généreux, exigeant, avec son talent et avec les valeurs qu'il incarnait", a-t-elle ajouté. Interrogé par France 3, le président de l'Institut du Monde arabe et ex-ministre de la Culture, Jack Lang, a évoqué "un talent surprenant, étincelant". La ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie Michèle Delaunay a de son côté surpris voire indigné, avec son tweet : "Mort de Patrice Chéreau d'un cancer du poumon N'est-ce pas la cigarette qu'il faudrait vendre en pharmacie et fermer ds lecoffre à toxiques ?" Une référence manifeste au débat actuel à Bruxelles concernant la commercialisation des cigarettes électroniques uniquement en pharmacie...
Le monde du spectacle est en deuil et ses membres les plus éminents ont commencé à rendre hommage à l'homme de théâtre et d'opéra, metteur en scène et cinéaste. Le directeur de l'Opéra de Paris, Nicolas Joel, qui avait été son assistant sur le Ring de Wagner à Bayreuth en 1976, s'est dit "bouleversé". Olivier Py, qui avait été "très soutenu par Patrice Chéreau" lorsqu'il avait été évincé de la direction du théâtre parisien de l'Odéon en mars 2011, a de son côté fait part de "son immense tristesse" : "C'était un metteur en scène d'une grande culture, et d'une extrême délicatesse, traversé par une inquiétude, même après tout ce qu'il avait fait", a-t-il dit.Le cinéma porte en lui aussi le chagrin d'avoir perdu une figure aussi éminente : "Un maître s'est tu", a tweeté le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob. Comédien dans La Reine Margot, Ceux qui m'aiment prendront le train, Son frère ou encore dans les pièces Platonov et Hamlet : "C'était un metteur en scène gigantesque mais c'était aussi un directeur d'acteur. Il nous comprenait. C'est inexplicable. Je ne connais personne, ou peu de gens, qui ont cette capacité de travail qu'il avait. C'était un génie."