Le temps où le prince Harry venait allègrement piocher dans le réfrigérateur du prince William et de Kate Middleton dans leur appartement ("1A") du palais de Kensington est bel et bien révolu. Débarrassé de son squatteur de petit frère, comme il s'en était réjoui au détour d'une blague caustique après l'annonce des fiançailles de celui-ci avec Meghan Markle, le duc de Cambridge devrait être encore plus serein concernant l'état de ses stocks car la distance entre eux risque prochainement de s'accroître, et pas seulement d'un point de vue géographique.
Il y a, déjà, l'aspect immobilier des choses. Dans toutes les familles, y compris royales, l'arrivée d'un enfant est un réel bouleversement. Parents de trois petits, le prince William et la duchesse Catherine en savent quelque chose, et l'aîné du prince Charles a dû laisser derrière lui ses envies d'action et de pilotage d'hélicoptère de secours pour embrasser à plein temps sa carrière royale et sa destinée de monarque en puissance, mais aussi sa vie de père. C'est pour toutes ces raisons que les Cambridge avaient quitté le calme d'Anmer Hall, dans la campagne du Norfolk, pour s'établir à Londres, au palais de Kensington. Dans quelques mois, Harry aussi verra son quotidien changer, avec la naissance, prévue pour le début du printemps 2019, de son premier enfant avec la duchesse Meghan. Dans cette optique, le couple va sans aucun doute abandonner le Nottingham Cottage, habitation indépendante que le jeune homme occupait du temps de son célibat et où l'ex-actrice américaine a emménagé, quelques mois après le début de leur idylle. À présent mariés, il se murmure depuis des mois qu'ils pourraient, plutôt que de migrer vers un autre logement disponible du palais de Kensington, s'installer ailleurs. Et pour cause : les Sussex n'ont pas les mêmes contraintes que les Cambridge.
Aussi le Sunday Times avance-t-il, par la voix de son correspondant royal Roya Nikkah, à Sydney pour suivre la tournée officielle d'Harry et Meghan, l'information d'un projet de "séparation formelle" entre les deux frères : "Les princes William, 36 ans, et Harry, 34 ans, envisagent une division formelle de leur staff royal commun, basé au palais de Kensington, et la création de deux équipes distinctes, correspondant à leurs responsabilités respectives, qui diffèrent de plus en plus", lit-on. S'ils se sont ralliés à la grande cause du duc et (surtout) de la duchesse de Cambridge, à savoir la lutte pour la santé mentale, le prince Harry et la duchesse Meghan ont en effet tout à inventer concernant leur rôle royal, et le champ des possibles leur est totalement ouvert. "Une page blanche", résume un insider, alors que le chemin de William, qui se prépare à tenir le rôle d'héritier du trône, est tout tracé. "Il y a un monde, en termes de style et d'approche, avec le travail que William et Kate vont de plus en plus accomplir en tant que futur chef d'État et consort", note la même source. De son côté, le Daily Mail ajoute que ce processus aurait lentement commencé à prendre corps depuis 2013 et le départ de leur assistant personnel commun, Jamie Lowther-Pinkerton, parrain du prince George. Et bien que, au cours de ces cinq années, les deux frères aient partagé le même personnel, rassemblé dans un palais de Kensington aménagé spécialement, chacun a développé ses prérogatives propres.
"Les frères se sont appuyés l'un sur l'autre et ont pris soin l'un de l'autre depuis la mort de leur mère Diana, mais maintenant chacun a sa propre famille et ils ne dépendent plus l'un de l'autre autant qu'avant", observe par ailleurs un membre de leur entourage, pour corroborer ces perspectives.
Des perspectives qui tendent à laisser penser que le "Fab Four" né spectaculairement en début d'année, lorsque Kate, William, Harry et Meghan ont joint leurs forces pour le premier Forum de leur Fondation royale, ne se reformera pas forcément à l'avenir. Mais qu'on se le dise : aucune chance que la nouvelle organisation ne vienne ternir la complicité volontiers chahuteuse des deux frères.