Après avoir débuté samedi sa visite de deux jours en Espagne à Saint-Jacques de Compostelle, où il a été accueilli dans un épais brouillard par Felipe et Letizia d'Espagne, le pape Benoît XVI a prononcé une homélie devant la cathédrale, à laquelle a assisté le couple princier, absorbé et élégant - Letizia avait troqué le gris contre l'ivoire (photos) -, s'inclinant devant le pape pour recevoir la communion.
Il était ensuite attendu à Barcelone, pour un moment historique : dimanche, il a ainsi consacré en tant que basilique la Sagrada Familia, le chef d'oeuvre architectural inachevé d'Antoni Gaudi.
La cathédrale catalane est riche d'une symbolique chrétienne imposante : ses 18 flèches qui s'élèvent vers le ciel rappellent les 12 apôtres, les quatre évangélistes, Marie et Jésus ; ses trois façades principales qui représentent la naissance, la passion et la résurrection du Christ ; ses 52 colonnes, soit autant que l'année compte de dimanches. L'édifice, dont la construction a été entreprise il y a 128 ans, compte sur la générosité de ses visiteurs (en moyenne 10 000 par an) pour achever l'oeuvre de Gaudi, notamment avec l'érection d'une flèche centrale de 170 mètres.
Des visiteurs, il y en eut pour la visite papale. De fervents catholiques, des curieux et... des manifestants, qui ont montré leur désapprobation quant à la position du Saint-Père sur des sujets tels que l'avortement ou le mariage homosexuel. Le souverain pontife, au cours de sa visite, a ouvertement critiqué la politique socialiste du gouvernement espagnol et devait d'ailleurs rencontrer à huis clos Jose Luis Zapatero, ce qui témoigne de leurs divergences de points de vue.
Lors de sa messe à la Sagrada Familia, devant des milliers de fidèles (250 000 personnes étaient dans les rues de Barcelone pour saluer son passage) dont le roi Juan Carlos et son épouse, ainsi que leur fils le prince Felipe et la belle Letizia, Benoît XVI, s'appuyant sur la dénomination de l'édifice, a d'ailleurs axé son homélie sur les valeurs de la famille que prône le Saint-Siège, avec une pique à l'adresse des communautés homosexuelles ("L'amour généreux et indissoluble d'un homme et d'une femme est le cadre efficace et le fondement de la vie humaine"), et une autre en direction de la libéralisation de l'IVG par le gouvernement espagnol ("que soit défendue comme sacrée et inviolable la vie des enfants depuis le moment de leur conception"). Certains étaient donc pressés qu'il reparte à Rome...