Raymond Domenech n'aura pas laissé une bonne image durant son mandat long de six ans en tant que sélectionneur à la tête de la sélection tricolore.
Car malgré une finale de Coupe du monde perdue en 2006 face à l'Italie, c'est surtout sa sortie que retiendront la plupart des amateurs de football. Nous sommes alors en 2010 en pleine Coupe du monde en Afrique du Sud, et la France joue sa qualification sur son dernier match de poule face à la modeste équipe hôte de l'événement. L'Afrique du Sud est alors entraînée par le Brésilien Carlos Alberto Parreira, et la France doit absolument s'imposer face à l'une des plus petites équipes du tournoi...
Las, poussés par leur public, les Bafana Bafana s'imposent 2 buts à 1 et humilient la France, qui devient la risée du monde quelques jours après l'épisode Knysna et l'affaire Nicolas Anelka. Et pour couronner le tout, le sélectionneur refuse de serrer la main de son adversaire à la fin du match. Un ultime geste qui vaudra à Raymond Domenech une procédure de licenciement pour faute grave par la Fédération.
Aujourd'hui, Carlos Alberto Parreira prend ce geste irrespectueux avec beaucoup de recul et confie au site Internet de L'Équipe qu'il n'en veut pas à Raymond Domenech : "Je crois qu'il était perdu dans ses pensées, qu'il n'était plus là... Je suis arrivé dans son dos et je lui ai tapé sur l'épaule. Quand il m'a vu, il a d'abord exprimé un sentiment d'étonnement, puis il a refusé de me serrer la main en prétextant que j'avais dit que son équipe ne devait pas être à la Coupe du monde... Mais, c'est ridicule ! On m'avait posé une question sur la vidéo et j'avais expliqué qu'avec la vidéo, l'équipe de France ne serait peut-être pas qualifiée."
Le Brésilien, aujourd'hui à la retraite, fait ici allusion à la main de Thierry Henry en phase de qualification qui avait offert aux Bleus le but libérateur face à l'Irlande. L'ex-sélectionneur vainqueur de deux Coupe du monde avec le Brésil semble comprendre la réaction de RayDo. "Je sais qu'il était vraiment abattu par tout ce qui s'est passé. Un de mes adjoints est ensuite allé dans le vestiaire de l'équipe de France pour échanger un maillot et, quand il est revenu, il m'a dit que Domenech était prostré dans un coin, la tête entre les mains. Je ne lui en veux pas. Il devait vraiment être très mal", explique-t-il ainsi, avouant qu'il serrerait aujourd'hui la main de l'ancien sélectionneur français sans rancune. "Je crois simplement que, ce jour-là, il était complètement défait et qu'il a mal réagi." Un peu comme les Français, finalement.