Invisible depuis sa venue en qualité de témoin devant la commission de discipline fédérale qui a sanctionné quatre des cadres du Mondial sud-africain (Anelka, Evra, Ribéry et Toulalan), Raymond Domenech est pourtant au coeur de l'actualité.
Les joueurs continuent de se lâcher sur son compte, un ancien ami a sorti un pamphlet contre lui, son implication douteuse dans l'affaire Anelka fait des remous... Mais, surtout, il n'est officiellement plus salarié de la Fédération Française de Football depuis vendredi 3 septembre, date à laquelle lui a été adressé une lettre de licenciement, comme le confirmait dans les heures qui suivirent le président intérimaire de la FFF, Fernand Duchaussoy : "Sur ce dossier, c'est clair, Raymond Domenech a reçu vendredi sa lettre de licenciement, pour faute grave, sans négociation. S'il le veut, c'est son droit de contester devant les tribunaux. Mais donner des indemnités, ça aurait été choquant pour moi."
Les trois fautes graves en question (un motif qui ne peut remonter qu'aux deux derniers mois) :
• avoir refusé de serrer la main du sélectionneur sud-africain Carlos Alberto Parreira à l'issue du dernier match des Bleus - "une atteinte à l'image de la France, du football français et de la Fédération", pour Duchaussoy.
• avoir le lu le communiqué des joueurs se mettant en grève à Knysna - "un acte anti-Fédération par un salarié de la Fédération".
• n'avoir pas rapporté à la Fédération le clash survenu avec Nicolas Anelka à la mi-temps de France-Mexique - "sans cela, on aurait réglé à chaud le problème".
Sûr de son fait, Duchaussoy (qui pourrait être confirmé dans ses fonctions jusqu'en 2012 lors de l'assemblée fédérale du 18 décembre prochain) va se heurter à deux écueils.
Le premier : Domenech, comme prévu, n'a pas l'intention de se laisser faire. "Selon nos informations, l'ancien patron des A va contester ces trois fautes. Sur le fond, il estime être dans son bon droit à chaque fois", écrivait ce mardi le journal Le Parisien, dans un article intitulé "Domenech va se défendre bec et ongles".
Le second : En cas de contestation, devant les prud'hommes (Domenech dispose d'un mois pour s'y pourvoir, et peut y réclamer jusqu'à 340 000 euros) ou à l'amiable, les griefs adressés à Domenech concernent sa fonction de sélectionneur (50 000 euros de salaire mensuel brut). Mais son licenciement "est intervenu quand il est redevenu simple entraîneur national" (12 000 euros de salaire mensuel brut), souligne Le Parisien. Sur le fond, la justice risque donc d'avoir à trancher dans cette équation : Domenech a été licencié de son poste actuel pour des fautes supposément commises dans une autre fonction, mais jugées nocives pour la Fédération et le football français dans leur entier... Pas simple...