Au naturel, comme dans Les Bêtises ! C'est comme cela que nous avons eu le plaisir de croiser Sara Giraudeau, présélectionnée au César du meilleur espoir féminin, lors de la soirée consacrée aux Révélations 2016 dans les salons Chaumet à Paris.
Pétillante, la jeune comédienne de 30 ans s'est confiée sur sa carrière, elle qui a commencé au théâtre avant de goûter au 7e Art sur le tard. À ce sujet, Sara Giraudeau a une explication toute faite : "Le cinéma m'a beaucoup fait peur au départ", avoue la partenaire de Jérémie Elkaïm dans la comédie burlesque d'Alice et Rose Philippon, qui a pu compter sur les précieuses expériences de ses parents, Anny Duperey et Bernard Giraudeau, pour être aiguillée. "Le théâtre, c'est vraiment un désir d'eux, parce que ça allait m'apprendre le labeur", nous dit-elle.
Heureuse d'être présélectionnée aux César du Cinéma, elle qui a déjà remporté un Molière de la révélation théâtrale pour La Valse des pingouins en 2007, Sara Giraudeau savoure un "joli cadeau", "une reconnaissance" qui visiblement la touche, grande sensible qu'elle est. Face aux honneurs et l'exposition médiatique - qui ne vise plus "la fille de" mais bien l'actrice -, Sara Giraudeau a notamment pu compter sur les conseils de...
Alors que Sara a joué dans La Belle et La Bête de Christophe Gans ou encore Le Bureau des légendes d'Eric Rochant, à la télé, elle travaille aussi sur son mental. "Le conseil de ma mère, c'était d'avoir une santé mentale de paysan, et je crois qu'elle a tout à fait raison, valide-t-elle. Il faut garder les pieds sur terre, être un peu artisan sans quoi on peut vite s'emballer, avoir la tête dans les étoiles. C'est peut-être aussi pour ça que j'ai commencé par le théâtre, parce que ça nous met les pieds dans la terre, ça nous crée les bases. Je lui ai dit, 'je ne sais pas si j'ai cette mentalité, parce que je suis très sensible, mais je pense qu'on peut être les deux'." Ce qu'elle s'évertue à faire depuis.
"Fille de", Sara Giraudeau sait qu'elle a un poids plus lourd que les autres sur les épaules, un héritage "dont on n'a pas conscience, plus un univers qu'un bagage de talent". "Peut-être que ça se refile de parents à enfants, j'en sais rien, mais en tout cas, ce ne sont pas eux qui vous le donnent. Il y a le même travail, ce n'est pas en les regardant jouer petit que l'on arrive grand en sachant jouer. C'est un métier qui se construit sur le long terme", nous assure l'actrice âgée de 30 ans, dont le parrain du soir était Michel Vuillermoz, comédien qui sait parfaitement alterner entre théâtre et cinéma - en atteste sa carrière.
Dans Les Bêtises, elle joue une fille attachante, solitaire et avec la particularité d'avoir le hoquet très régulièrement. "J'ai trouvé le rôle très sympathique. Le tournage était drôle, très mignon, même s'il était studieux. C'est rare de proposer un rôle burlesque - ce qui se fait de moins en moins. Alors, avoir une petite nana toute sensible qui a le hoquet, ça me fait marrer." Un second rôle qui lui a valu d'attirer le regard de l'Académie et les honneurs d'être présélectionnée.
Christopher Ramoné