La couronne d'Angleterre pensait avoir réalisé un excellent coup marketing avec le mariage idyllique du prince William et de Kate Middleton, célébré le 29 avril 2011 à Westminster devant plus de 2 milliards de téléspectateurs à travers le monde. Un événement dont l'engouement et la ferveur qu'il a suscités ont à l'époque permis à la monarchie britannique de regagner quelques points d'estime, de faire un bond en avant dans la modernité, et d'inverser la tendance encombrante des fiascos matrimoniaux de la princesse Anne (divorcée en 1992 du capitaine Mark Phillips), du prince Charles (divorcé le 28 août 1996 de Lady Diana), et du prince Andrew (divorcé le 30 mai 1996 de Sarah Ferguson). Mais ce dernier n'en a peut-être bien pas encore fini avec son mariage...
Pas loin d'être les moutons noirs de la famille royale, entre ses amitiés embarrassantes à lui, avec des dictateurs et des magnats pédophiles, et ses talents à elle pour transformer en plomb ce qu'elle touche et se fourrer dans divers scandales, le duc et la (toujours) duchesse d'York, âgés de 53 ans, seraient plus que jamais en excellents termes. Ils seraient même... en couple, pensent les médias d'outre-Manche. Au point, 17 ans après leur divorce, d'envisager de... se remarier, ni plus ni moins, selon certains de leurs proches ! "Écoutez bien ce que je dis : ils vont se remarier, ce n'est qu'une question de temps", avance avec assurance l'un d'entre eux... "Ça ne me surprendrait pas, ils forment un couple fantastique et sont des parents plutôt géniaux", renchérit un autre, rappelant combien les deux ex-époux sont commis au bien-être de leurs filles les princesses Beatrice et Eugenie, jeunes diplômées. "Il y a toujours eu ce lien spécial entre eux, ils sont incroyablement proches", constate un troisième, alors que les intéressés se sont retrouvés mi-août au domaine royal de Balmoral. En 1999, Sarah Ferguson imputait à ses velléités d'activités commerciales, incompatibles avec sa position de membre de la famille royale, leur divorce - "il n'y avait aucune raison qu'on divorce, personne d'autre dans nos vies", expliquait-elle alors. En 2009, Andrew éludait la question de leur grande complicité : "Doit-on forcément être marié ?", demandait-il.
Divorcés, oui ; séparés... jamais !
Andy et Fergie prêts à renouer avec leur histoire au long cours, leur histoire, pour ainsi dire, de toujours ? Le deuxième fils de la reine Elizabeth II et la fille du Major Ronald Ferguson s'étaient connus durant leur prime enfance, se croisant occasionnellement à des matchs de polo. Après leurs retrouvailles déterminantes à la réunion hippique du Royal Ascot 1985, leur relation prend rapidement un autre tour, puisque leurs fiançailles sont annoncées dès le 17 mars 1986, matérialisées par une bague comportant un rubis cerclé de diamants, clin d'oeil du prince à la crinière rousse de sa promise. De leur mariage, célébré le 23 juillet 1986 en l'abbaye de Westminster et qui fit de Fergie une princesse du Royaume-Uni, naissent deux filles, probablement leur plus belle réussite : les princesses Beatrice (née le 8 août 1988) et Eugenie d'York (née le 23 mars 1990). Après l'état de grâce, les tas de crasses : au tout début des années 1990, les fréquents déplacements militaires du prince Andrew et l'attention permanente des médias envers Fergie, baptisée "duchess of Pork" en raison de ses kilos en trop vite accumulés, le mariage se délite. Sarah Ferguson est régulièrement vue, lors des séjours à l'étranger de son mari, en compagnie d'autres hommes, tel le magnat texan Steve Wyatt. Le 19 mars 1992, pour couper court à cette mascarade de mariage, le couple annonce sa séparation. Quelques mois plus tard, des photos de la duchesse d'York en train de prendre un bain de soleil topless et de se faire lécher les pieds par son "conseiller financier", l'Américain John Bryan, font surface dans la presse tabloïd et fragilisent un peu plus sa position de membre de la famille royale ainsi que d'hypothétiques espoirs de rabobochage avec son époux. Le 30 mai 1996, le divorce est prononcé de fait, et Sarah Ferguson conserve le titre de duchesse d'York... tant qu'elle ne se remarie pas.
À l'époque de leur divorce (comme à celle de leur rupture, d'ailleurs), le prince Andrew ne laisse planer aucun doute sur les sentiments les meilleurs qui régissent leur relation, et ne parle de son ex-femme qu'en des termes extrêmement positifs. Fergie continue d'ailleurs de vivre au domaine de Sunninghill Park, résidence officielle proche de Windsor qu'occupa le prince Andrew dans le Berkshire de 1990 à 2004, avant d'emménager au Royal Lodge, sur les terres royales de Windsor. En 2007, Sarah Ferguson, décidément pas douée pour les affaires et que le prince soutient financièrement, loue Dolphin House, une propriété jouxtant le Royal Lodge. En 2008, les deux ex-époux sont réunis par l'incendie de la maison de Fergie, qui emménage alors chez Andy.
Durant toutes ces années, Andy et Fergie, en dépit des bribes de romances qu'ils ont pu vivre chacun de son côté (elle, qui clamait en 2009 qu'il lui fallait "un nouvel homme", avec le comte Gaddo della Gherardesca et le magnat norvégien Geir Frantzen, propriétaire de Findus, lui avec, entre autres, les businesswomen Amanda Staveley et Goga Ashkenazi), sont restés très proches, et ont assuré conjointement l'éducation de leurs filles, devenues des ambassadrices d'avenir de la monarchie britannique. On les a vus continuer à partir en famille à Verbier (c'était encore le cas en février dernier, pour fêter les 50 ans du prince). La nouvelle de leur rapprochement supposé émerge alors qu'ils se sont retrouvés cet été le temps d'un week-end à Balmoral, fief estival de la reine Elizabeth II. Étonnamment, Sarah Ferguson a eu tôt fait d'envoyer un communiqué démentant fermement la rumeur d'un retour de flamme, née de sa présence exceptionnelle à Balmoral : elle n'avait plus été invitée à séjourner au château écossais de la reine depuis 1992... et l'incident de son séjour avec John Bryan. "Ils continuent d'être des parents unis et des amis les meilleurs, essayant de donner le meilleur exemple pour leurs filles", a mis en avant un porte-parole de la duchesse.
Soudés dans l'adversité ?
Au fil des ans, depuis leur divorce, tous deux ont vécu des relations sans avenir, et des déboires médiatiques tenaces. Le prince Andrew a régulièrement été la cible de la presse et de la classe politique eu égard de ses fonctions d'ambassadeur spécial du commerce extérieur britannique : une mission, acceptée en 2001 et responsable de son surnom d'Airmiles Andy, qu'il a dû abdiquer en 2011, décrié tant pour ses dépenses que pour son caractère volcanique (une de ses tirades sulfureuses au Kirghizistan a été révélée par le scandale Wikileaks) et ses relations douteuses (le clan Khadafi, le trafiquant d'armes Kaituni, le gendre du président kazakh Timur Kulibayev, ou encore le milliardaire Jeffrey Epstein, condamné pour sollicitation de prostituée mineure). Des relations qui le poursuivent, puisque la nomination du duc d'York, fait cette année parrain de la London Metropolitan University et de l'Université d'Huddersfield, au sein de la Royal Society en mai 2013 a été controversée pour ces mêmes raisons.
Greffée à ses filles dès qu'elle le peut dans les événements les plus mondains du royaume, et parfois invitée par dérogation dans ceux de la couronne, Sarah Ferguson, quant à elle, n'a pas été épargnée une fois le divorce prononcé. Ce fut plutôt le contraire, d'autant qu'elle a donné le bâton pour se faire battre, tant par son train de vie décomplexé que par sa manière de rebondir, en s'enrichissant notamment avec la publication de sa première autobiographie (elle n'avait pas signé de clause de confidentialité) avant même le troisième millénaire. Ambassadrice Weight Watchers aux Etats-Unis de 1997 à 2008, contrats divers (Wedgwood, Avon), Fergie est une businesswoman désastreuse mais sait utiliser sa notoriété et n'a pas peur des quolibets. C'est ainsi que, après avoir essuyé le scandale le plus retentissant de sa vie en mai 2010, piégée en flagrant délit de corruption par un journaliste de News of the World se faisant passer pour un homme d'affaires intéressé par un accès privilégié à son ex-époux Andrew (alors encore en mission d'ambassadeur du commerce), elle tentait de se relancer de part et d'autres de l'Atlantique, chez Oprah Winfrey ou à Cannes. En juillet 2011, elle désignait même le prince Andrew comme le chevalier venu son son blanc destrier la sauver de ses dettes, s'élevant plus de 2 millions d'euros...
Andy et Fergie seront-ils "les Burton et Taylor de la Maison Windsor, incapables de vivre ensemble et incapables de vivre l'un sans l'autre", s'interroge le chroniqueur royal Richard Kay ? "Andrew n'oserait pas contrarier son père" le prince Philip, avance-t-il comme élément de réponse, en référence à la rancune du duc d'Edimbourg envers son ex-belle-fille. Qui n'était pas encore arrivé à Balmoral quand les éternels tourtereaux s'y sont croisés.