La semaine dernière, dans Télé Loisirs, le patron de l'antenne déclarait : "Dans une tranche matinale vouée à l'information, il n'est pas utile de sortir son nez de clown. C'est déplacé. Voilà, c'est tout." Une petite phrase sur laquelle Guillon ne manque pas de rebondir aujourd'hui, dans son avant-dernière chronique avant... avant quoi, justement ?
"Mes chances de vous retrouver à la rentrée prochaine à 7h55 sont équivalentes à celles des Bleus de se qualifier au 2e tour du Mondial... C'est-à-dire nulles", lance l'humoriste, avec un sourire non dissimulé (sa chronique est filmée), comme un sale gosse qui préparerait son plus mauvais coup.
Depuis quelques jours, Guillon aime s'en prendre à Philippe Val dans son billet matinal. Récemment, il prenait position pour Didier Porte - qui avait employé l'expression "J'enc... Nicolas Sarkozy" - en rappelant que Val, en 1987, apparaissait sur l'affiche de son spectacle (d'humour) en train de culbuter François Léotard, alors ministre de la Culture.
C'est son dada du moment, épingler la courte mémoire (l'hypocrisie ?) de Philippe Val. Ce matin, il rappelle à ses auditeurs que l'année précédente, c'est Val qui tenait une chronique humoristique à cet horaire. Val intervenait depuis 2007, tous les vendredis. Guillon imagine alors son patron pétri de souffrance d'oser faire de l'humour dans "une tranche matinale vouée à l'information", et sa résolution de supprimer cette pastille d'humour s'il venait à prendre la direction de l'antenne. Val exaucé... place à l'action !
Et Stéphane Guillon comprend bien ce que peut ressentir l'auditeur après toutes ces mauvaises nouvelles annoncées le matin dès 7h30 : "Déprimé, au bord du suicide, il attend avec angoisse les catastrophes du journal de 8 heures. Et là ! À 7h55, un humoriste, un bouffon, un vulgaire clown attifé d'un nez rouge vient lui niquer sa déprime, le distraire, et peut-être le faire rire... C'est déplacé !"
Stéphane Guillon interviendra demain pour la dernière fois de la saison dans la Matinale de Nicolas Demorand. Ce dernier a fait savoir qu'il quittait cette tranche horaire. Philippe Val n'a toujours pas fait savoir qui le remplacerait, ni comment.
Une chose semble certaine, si d'un côté Guillon aimerait que Val le vire (et partir en martyr), ce dernier pourrait bien être en train de pousser Guillon à partir de lui-même. L'humoriste n'a-t-il pas déclaré refuser une autre tranche horaire que celle de 7h55, dans Médias le magazine ?
A.D.