Si l'affaire Zemmour semble s'être apaisée - même si la Licra maintient sa plainte -, Stéphane Guillon, lui, n'est définitivement pas décidé à arrêter de faire parler de lui... Toujours plus sinistre et acide à chacune de ses chroniques, l'humoriste a déclenché un véritable scandale en attaquant Eric Besson, ministre de l'Immigration, sur son physique comparant ce dernier à "une taupe du FN aux yeux de fouine". Pour frapper encore plus fort, quelques jour plus tard Guillon rêvait (et il ne parlait pas de cauchemar!) la mort de Nicolas Sarkozy et d'une partie du gouvernement dans un terrible crash d'avion lors d'une de ses chroniques sur France Inter.
Si Jean-Luc Hees, PDG de Radio France, s'est fait plutôt discret sur le sujet, il a laissé à Philippe Val, directeur de la station, le soin de s'exprimer. Pour ce dernier, Stéphane Guillon n'est pas le problème, ce qui en pose un c'est l'heure à laquelle il officie. La matinale de Nicolas Demorand, durant laquelle il s'exécute, est beaucoup trop exposée. Selon ses dires, l'humoriste et chroniqueur pourrait voir sa chronique décalée. Celui que l'on dit "intouchable" serait-il sur un siège éjectable ?
De son côté, Guillon n'a pas l'air de se sentir menacé et continue de jouer son rôle de sniper... Le 14 avril dernier, Alain Minc, conseiller politique et économique de Nicolas Sarkozy, était justement l'invité de Nicolas Demorand sur France Inter. Craignant d'être la cible du jour du terrible et terrifiant Guillon - qui a même proposé à Loana, une solution pour son prochain suicide -, ce dernier avait alors préparé son propre billet d'humeur : un portrait de l'humoriste pas vraiment glorifiant.
Voyant que Guillon s'attaquait finalement à quelqu'un d'autre, Alain Minc - pas vraiment courageux - a décidé de garder son essai d'humoriste en herbe pour lui, malgré l'insistance de Nicolas Demorand pour que ce dernier le lise à voix haute. L'Express a alors décidé de publier le fameux texte...
N'appréciant pas la méchanceté gratuite de Guillon qu'il qualifie "d'humoriste sans culture, un penseur sans tête", Alain Minc y déclare : "Qui imaginerait que l'homme le plus puissant de France se cache derrière des yeux globuleux vidés par la bêtise ou, qui sait, par la cocaïne ?".
L'humoriste a décidé de répondre à l'attaque de Minc. "Très impressionné par les débuts d'humoristes d'Alain Minc", Stéphane Guillon décide de reprendre chaque ligne de son billet d'humeur avec "le regard du vieil amuseur, touché et attendri par les balbutiements d'une jeune pousse". Ravi d'être qualifié "d'homme le plus puissant de France", il reprend en revanche le passage sur "les yeux vidés par la bêtise, ou qui sait, par la cocaïne". Pour lui, ce passage est diffamatoire et si Alain Minc est bien décidé à s'offrir une carrière d'humoriste il devrait vraiment éviter ce genre de dérapages : "Avec plusieurs milliers de textes à mon actif, je n'ai jamais été attaqué pour diffamation, insulte ou atteinte à la vie privée". Mais pour Guillon la plus grosse erreur de son interlocuteur se trouve dans la conclusion de son billet d'humeur : ""Guillon découvre à son tour les charmes de la chasse au faciès", à aucun moment Alain Minc ne m'attaque sur mon physique, il nous fait saliver pour rien".
Et pour rattraper cette lacune du conseiller, Stéphane Guillon décide de dresser lui-même son autoportrait. Et lorsque Guillon s'attaque à lui-même, le sniper est aussi cynique que drôle :"Stéphane Guillon est légèrement vouté, sans doute le poids de sa méchanceté. Ses yeux tristes tombent, tel un Droopy mal embouché (pas des yeux de fouine, non des yeux en couilles de loup). Des genoux cagneux, des poils dans les oreilles, c'est très antisexe - il tient ça de son père. [...] Mais le pire, c'est sa tête : grosse, très grosse par rapport à son corps".
N'oubliant pas de faire un clin d'oeil à sa proie favorite, Eric Besson, au passage, Guillon prouve encore une fois qu'il n'a pas la langue dans sa poche... Alors intouchable ou éjectable ?
Chloé Breen