Il y a huit ans, Stéphanie Le Quellec avait bluffé les jurés de Top Chef et remporté le fameux concours culinaire de M6. La femme de 37 ans a depuis obtenu deux étoiles. Une belle réussite ponctuée d'un revers récent : la fermeture de son restaurant La Scène au Prince de Galles (hôtel cinq étoiles) à Paris. Une fermeture qui a eu lieu trois semaines seulement après sa consécration par le guide Michelin. Huit mois plus tard, Stéphanie Le Quellec renaît de ses cendres et se confie comme jamais au Journal du dimanche.
À partir du 9 octobre 2019, c'est au 32 avenue Matignon (paris 8e) que la chef accueille désormais son public dans son restaurant. Un lieu pour lequel elle s'est engagé à 100% : "c'est ma sueur, mes larmes et mes sous !" Stéphanie Le Quellec a donc choisi la prise de risques et n'a pas hésité à décliner "deux jolies propositions d'hôtels". La raison ? Elle ne voulait plus de cette vie. "J'ai beaucoup réfléchi pendant mon dernier congé maternité, il y a deux ans. J'ai pris conscience d'être passée à côté de certaines choses choses avec mes deux premiers fils que j'ai eus à 22 et 23 ans. Je me suis demandé quel sens je voulais donner à ma vie, si je n'avais pas envie de profiter davantage de mon mari, de mes enfants, de ma maison en Normandie, de mes week-ends..." déclare-t-elle. Et puis en étant à la tête de son propre restaurant, elle n'a plus à faire valider ses menus ! Libérée, délivrée, Stéphanie Le Quellec dit se sentir mieux "même physiquement", respirer.
Prête à relever ce nouveau défi, la maman de trois enfants, en couple avec un autre chef, ne cache pas que sa plus grande fierté a été de réussir sans sacrifier sa vie de famille. "Je suis mariée depuis seize ans, j'ai trois enfants et j'ai réussi à ne pas divorcer ! Aucune femme ne devrait choisir entre épanouissement personnel, familial et professionnel." Elle poursuit : "J'ai la chance de partager ma vie avec un homme qui n'est pas macho. David est un père extraordinaire qui assume sans aucun souci 50% de la gestion des enfants et de la maison. On vit dans cette égalité."