En réclamant de l'aide financière pour le remboursement de sa campagne électorale du premier tour des présidentielles, Valérie Pécresse a ouvert la boîte à Pandore : une succession de vannes et de critiques. Si la plupart des attaques visent ouvertement l'appel de la candidate Les Républicains qui pourtant fustige "l'assistanat", il en est un qui a montré, avec humour et ironie, une grande compassion : Jérôme Kerviel.
Le score de 4,79% ne permet pas à Valérie Pécresse de se faire rembourser ses frais de campagne par l'Etat puisqu'elle n'a pas réussi à dépasser le seuil des 5%. Une situation dans laquelle se retrouvent sept autres candidats - Yannick Jadot (EELV) a lui aussi lancé un appel pour contribuer à renflouer les caisses. Cependant, comme la Républicaine est la plus riche des candidates avec pas moins de 9 millions d'euros de patrimoine (voire plus), et qu'elle est l'épouse de Jérôme Pécresse, président-directeur général de la branche énergies renouvelables de General Electric et qui gagne "très bien sa vie", elle ne s'attire pas beaucoup de sympathie.
Sauf celle d'un autre Jérôme, Kerviel celui-là, protagoniste célèbre des pertes de la Société générale découvertes en janvier 2008. Il a retweeté un article sur Valérie Pécresse en ajoutant avec humour : "Je suis endetté à hauteur de 5 milliards ça va bien se passer tu vas voir !"
Pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans un système informatique, Jérôme Kerviel a été condamné à 3 ans de prison ferme et 2 ans avec sursis, une peine qui a été aménagée en liberté sous bracelet électronique. À l'issue de la liquidation de ses positions, l'opérateur de marché a été jugé responsable de la totalité des pertes enregistrées par le groupe bancaire, soit 4,9 milliards d'euros.
Dans sa boutade sur Twitter, Jérôme Kerviel fait aussi un clin d'oeil à la phrase que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait rétorqué à la journaliste Apolline de Malherbe, lors d'une entrevue très tendue sur RMC et BFMTV. Il avait en effet clamé à son intervieweuse "ça va bien se passer", alors qu'elle l'interrogeait sur une partie de son bilan en tant que membre du gouvernement.
Plus sérieusement, Jérôme Kerviel, très actif sur Twitter, a vogué sur différentes mers en termes de politique. S'il a figuré sur la liste UMP de Pont-l'Abbé en 2001, il a déclaré à GQ magazine en 2015 qu'il ne vote plus depuis longtemps pour ne pas participer à une "mascarade". Un an plus tard, il était parmi les participants du congrès de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Cette année, il a affiché sa sympathie pour Jean Lassalle (Résistons) sur le réseau social.
"Monsieur Jean Lassalle, je vous adore !! De tous les candidats, vous êtes le plus sincère dans la démarche, et juste pour cela merci", avait-il écrit le 26 mars dernier.